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Huawei accusé de coopérer avec le pouvoir algérien dans la surveillance des opposants politiques

Le journal américain Wall Street Journal a publié ce mercredi une enquête exposant l’aide apportée par le géant de télécommunications chinois Huawei à plusieurs pays africains dans la cyber-surveillance et…

Huawei accusé de coopérer avec le pouvoir algérien dans la surveillance des opposants politiques
Dalil Bouras
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Le journal américain Wall Street Journal a publié ce mercredi une enquête exposant l’aide apportée par le géant de télécommunications chinois Huawei à plusieurs pays africains dans la cyber-surveillance et le cyber-espionnage de figures d’opposition, l’Algérie servant même de modèle présenté aux pays africains intéressés par les services de Huawei.

Selon le journal américain, des techniciens de Huawei auraient au moins par deux fois, en Ouganda et en Zambie, personnellement aidé les gouvernements à espionner leurs opposants politiques. Cette aide s’est manifestée notamment en interceptant leurs communications et leurs réseaux sociaux cryptés, ainsi qu’en utilisant des données cellulaires pour suivre leurs allées et venues.

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Dans le cas de l’Ouganda, les services de sécurité du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 33 ans, ont fait appel en décembre 2018 aux techniciens de Huawei pour pirater un des principaux opposant du régime, Bobi Wine. Après avoir tenté pendant plusieurs jours de pénétrer les communications de l’opposant, les services de sécurité ont fait appel aux employés de Huawei qui sont parvenus à cracker les communications cryptées en deux jours seulement, indique le Wall Street Journal.

Le système de cyber-surveillance fourni par Huawei repose sur trois outils fondamentaux, explique le journal américain : la vidéo-surveillance, la mise sur écoute téléphonique et le crackage (accès) à des appareils protégées par mot de passe. Si des systèmes permettant la vidéosurveillance, la surveillance de l’internet et la collections des métadonnées des téléphones mobiles sont courants, les systèmes d’élite proposés par Huawei iraient bien au-delà de ce qui se fait, affirme le Wall Street Journal, qui rapporte que des techniciens de Huawei forment des forces de sécurité et des unités de cyber-surveillance qui espionnent régulièrement l’opposition politique.

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« Les Algériens sont avancés dans ce domaine »

Pour convaincre de l’efficacité de leur système, les dirigeants de Huawei ont recommandé aux autorités ougandaises de jeter un œil au système de surveillance présent en Algérie, rapporte le Wall Street Journal, qui affirme dans ce cadre qu’une équipe de responsables de sécurité ougandais s’est déplacée en septembre 2017 à Alger pour étudier le système de vidéo-surveillance à Alger, qui comprend des centres de surveillance de masse et de cyber-surveillance.

« Nous avons discuté le fait de pirater des personnalités de l’opposition qui peuvent menacer la sécurité nationale », a déclaré un des responsables ougandais cité par le Wall Street Journal. Le même responsable a ajouté que « les Algériens sont avancés dans ce domaine ».

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Les forces algériennes et ougandaises ont par la suite préparé un rapport classifié, consulté par le Wall Street Journal, qui appelle le système algérien « système de vidéo-surveillance intelligent de Huawei » et qui affirme être un « système avancé qui fournit l’une des meilleures applications de surveillance ».

Le même mois, le chef de la police ougandaise a signé un accord de coopération avec l’Algérie permettant à une équipe algérienne d’apporter des conseils lors du déploiement du programme de surveillance implanté par Huawei en Ouganda. Selon des hauts responsables ougandais cités par le journal américain, le principal conseiller algérien du projet a été décrit comme étant un cyber-expert formé au siège de Huawei à Shenzhen, en Chine.

Sans surprise, Huawei a démenti les allégations du Wall Street Journal, affirmant « rejeter complètement ces allégations infondées et inexactes contre nos activités commerciales en Algérie, en Ouganda et en Zambie ».

« Notre enquête interne montre clairement que Huawei et ses employés n’ont participé à aucune des activités alléguées. Nous n’avons ni les contrats, ni les capacités pour le faire », a affirmé Huawei.

Contacté par le Wall Street Journal, le ministère des Affaires étrangères algérien a refusé de commenter.

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