Ignacio Cembrero est un journaliste espagnol harcelé par le Maroc. Le royaume s’acharne contre ce spécialiste du Maghreb.
Il l’a espionné via le logiciel israélien Pegasus et a intenté quatre procès contre lui en Espagne à cause de ses articles critiques sur le roi Mohammed VI et le régime marocain.
« Depuis 2014, le Maroc m’a traîné en justice quatre fois. Deux fois au pénal et deux fois au civil. Heureusement que les affaires ont été classées. Et quand il y a eu procès, j’ai gagné », a raconté Ignacio Cembrero à la télévision belge RTBF.
Le journaliste espagnol n’est pas seulement harcelé judiciairement par le Maroc. « Je me fais insulter régulièrement par la presse marocaine et parfois même par des hommes politiques » du royaume.
Pour Ignacio Cembrero, le Maroc est prêt à tout pour avancer sur le dossier du Sahara occidental occupé. « À l’étranger, les diplomates et les services marocains n’ont qu’un seul sujet à leur agenda qui est le Sahara occidental. Et quand ils font du lobbying sur d’autres sujets, c’est pour le Sahara occidental », a-t-il dit à RTBF qui vient de diffuser une enquête sur les pratiques illégales de l’ambassadeur du Maroc à Bruxelles, Mohamed Ameur.
Le Maroc s’acharne contre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero
En Belgique, le représentant de Mohammed VI ne recule devant rien pour tenter d’obtenir des avancées dans le dossier du Sahara occidental.
Entre pressions, intimidations, chantage, espionnage, corruption, le Maroc utilise tous les moyens pour faire taire les voix discordantes et obtenir des soutiens à ses thèses sur le Sahara occidental occupé.
Il a espionné le téléphone du président français Emmanuel Macron, exercé le chantage migratoire sur l’Espagne pour forcer ce pays à changer de position sur le Sahara occidental, corrompu des députés européens.
« Pour marquer des points presque tout est permis », commente Ignacio Cembrero qui est un fin connaisseur du Maroc où il a travaillé comme correspondant du journal espagnol El Pais.
L’acharnement du Maroc contre les voix discordantes sur le Sahara occidental s’est accentué depuis la normalisation de ses relations avec Israël en décembre 2020, sous l’égide de l’ancien président américain Donald Trump, qui a reconnu en échange la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis occupés.
Curieusement, et malgré la multiplication des scandales de corruption dans lesquels il est impliqué, le Maroc continue de bénéficier de la bienveillance des gouvernements européens.
Le #Maroc pratique la monoculture dans sa politique étrangère: le #Saharaoccidental. Et pour marquer des points presque tout est permis. Mes commentaires lors de l'enquête que la @RTBF (télé publique belge) diffusa le 06/12 sur le #Moroccogate en #Belgique et dans l'@Europarl_FR. pic.twitter.com/TOPc07aIRE
— Ignacio Cembrero (@icembrero) December 10, 2023