
Alors qu’ils pensaient qu’un mariage en bonne et due forme à la mairie allait protéger leur couple, Danielle, une septuagénaire française, et Fadi, un trentenaire tunisien, se retrouvent finalement confrontés au pire.
Après avoir officiellement célébré leur union, contre vents et marées, à la mairie de Montpont-en-Bresse, fin mars dernier, le couple mixte se heurte à une terrible nouvelle. Fadi, le mari, reçoit une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), rapporte le média français Le Bien Public.
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Un mariage problématique
C’est sous les huées des opposants à leur mariage que Fadi et Danielle se sont rendus à leur mairie. Le couple a officialisé son union, et ce, après qu’une enquête, menée à la demande de la Justice, a conclu qu’il ne s’agissait pas d’un mariage blanc.
« Je pensais que cela irait mieux après le mariage , mais c’est pire », regrette Danielle, qui ne dort plus sans ses médicaments depuis que son mari tunisien est sous le coup d’une OQTF.
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Fadi, déjà assigné à résidence, devrait être expulsé vers la Tunisie le 28 juin prochain. Le jeune tunisien est également obligé d’aller pointer chaque semaine à la gendarmerie.
Désemparée, son épouse ne sait plus quoi faire. Elle dévoile que l’OQTF leur a été notifié « suite à leur mariage », indiquant qu’elle a pris directement une avocate pour faire un recours auprès du tribunal administratif de Dijon. Hélas, la réponse de la Cour a été négative.
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« Sans lui, ma vie est fichue »
« J’y ai laissé mes dernières économies », se désole cette retraitée française qui regrette de ne pas pouvoir prendre un avocat avec sa petite retraite et son allocation d’adulte handicapé. « On vit à deux avec 1 019 € », a-t-elle dévoilé.
Danielle, victime d’un AVC qui la prive de l’usage d’une partie de son côté droit, n’imagine pas sa vie en France sans son mari tunisien. « J’en mourrais », a-t-elle lancé, assurant qu’elle ne comprend pas pourquoi l’on « s’acharne » tant contre Fadi alors qu’il s’agit de quelqu’un « de gentil et de poli ».
L’une des solutions qui s’offrent à cette septuagénaire française c’est de désigner son mari comme « aidant », mais elle ne sait pas comment procéder.
Elle songe aussi à partir avec lui en Tunisie, mais redoute de ne pas pouvoir tenir le coup vu sa santé fragile. « Je ne pourrais y vivre, ni même mes quatre chats. Il y fait 40 °C à l’ombre », a-t-elle indiqué.
« Sans lui, ma vie est fichue. Je ne supporterais pas cette séparation. Ils vont me tuer », assure Danielle, indiquant qu’elle pense déjà à vendre sa maison et à quitter cette commune ou « on lui a fait tant de mal ».