Bruno Retailleau, nommé au poste de ministre de l’Intérieur en septembre dernier, n’a pas encore bouclé son année à Place Beauvau, pourtant, son bilan traduit déjà une ferme volonté de réduire le flux migratoire en France.
Retailleau, et dès ses premiers jours en tant que ministre de l’Intérieur, s’est attaqué à « l’Etat de droit », estimant qu’il « n’était pas sacré ». Il s’est ainsi beaucoup investi pour mettre en œuvre ses positions controversées sur l’immigration.
Ses efforts semblent d’ailleurs avoir porté leurs fruits, indique le journal français Le Figaro, citant « une note ministérielle » qui dévoile des chiffres en baisse quand il s’agit de délivrer des documents d’entrée ou de séjour aux étrangers, et en hausse quand il s’agit de les faire repartir chez eux.
Visas, AES, Naturalisation : une baisse sensible depuis la nomination de Retailleau
Entre octobre 2024 et avril 2025, 141.134 visas long séjour ont été délivrés, contre 152.601 visas durant la période allant entre octobre 2023 et avril 2024. Il s’agit d’une baisse de 7,5 %.
Les admissions exceptionnelles de séjour (AES) ont quant à elles baissé de 30 % pendant la période allant de novembre 2024 à mai 2025, et ce, en comparaison avec la même période 2023/2024.
Même chose du côté des naturalisations. Seules 41.954 naturalisations ont été enregistrées ces 8 derniers mois, alors que 50.621 ont été effectuées sur la même période pendant l’année précédente, explique le Figaro. La note ministérielle dévoile que cela est dû à une baisse des naturalisations par décret.
OQTF, Interpellations : Les sans-papiers plus indésirables que jamais
Parallèlement à cette fermeture des vannes, les chiffres rapportés par cette note montrent une hausse quand il s’agit d’interpellations d’étrangers en situation irrégulière ou de l’application d’Obligations de quitter le territoire français (OQTF).
En effet, depuis fin septembre 2024, le nombre d’interpellations de sans-papiers en France a augmenté de 18,8 %, par rapport à la même période de l’année précédente. Idem pour les OQTF appliquées, dont le nombre a augmenté de 15 %.
Ainsi, Retailleau a promis et semble avoir tenu sa promesse. Le ministre avait déclaré aux lendemains de sa nomination qu’il fallait « utiliser tous les leviers » pour faire de la France une destination « pas plus attractive que les autres pays européens ». Pour lui, l’immigration « n’est pas une chance » pour la France.
Il a notamment évoqué la nécessité de revoir les politiques « des aides, des soins ou du regroupement familial » mais aussi de « juguler les entrées ». Mais malgré les chiffres qu’il a pu obtenir jusque-là, certains courants d’extrême droite en France, comme le RN, jugent encore la politique de Retailleau trop « laxiste ».
