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Immobilier en Algérie : 3 changements majeurs à prendre en compte en 2025

Immobilier en Algérie : 3 changements majeurs à prendre en compte en 2025

Par Margo_Alexa / Adobe Stock
Un achat immobilier.

Les transactions immobilières en Algérie connaissent d’importants changements depuis le début de l’année 2025. Pour acheter un appartement ou tout autre bien immobilier, il faut prendre compte de trois nouvelles mesures clés, désormais en vigueur.

Dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et des efforts pour l’éradication du marché parallèle de change, l’Algérie a déployé tout un arsenal juridique, dont l’interdiction des paiements en espèces et des transferts des fonds par le biais du marché noir.

Les citoyens souhaitant acquérir un logement, les binationaux et les Algériens de l’étranger en particulier, doivent prendre en compte ces nouvelles mesures, car, à défaut, ils encourent de gros risques d’enquêtes, voire de poursuites. Voici ce qui a changé dans le domaine des transactions immobilières en Algérie.

Les transactions immobilières en espèce strictement interdites

En vertu de la loi de finances 2025, il est interdit de recourir aux paiements en espèces pour certaines opérations, dont les transactions immobilières des immeubles bâtis ou non bâtis ou encore l’achat de véhicules et autres engins.

Dans l’optique d’une application stricte des dispositions de l’article 207 de la Loi des finances 2025, la Chambre nationale des notaires a déjà adressé une correspondance aux chambres régionales de notaires, les appelant à bannir toute transaction en cash.

Dans les transactions immobilières, les notaires appliquent désormais strictement cette nouvelle mesure, exigeant le règlement de la totalité du prix du bien immobilier par chèque, confirme un notaire à Alger, interrogé ce lundi 26 mai par TSA. Le vendeur doit présenter deux chèques : le premier concerne une part de 1/5 du prix de la vente et le second les 4/5. « Avant, les notaires exigeaient uniquement le chèque de garantie de 1/5. Maintenant, ils demandent les deux », explique le même notaire.

À défaut d’un paiement par le circuit bancaire, le contrat de vente du bien immobilier ne sera pas établi. D’ailleurs, notre interlocuteur explique que les ventes de logements et de terrains en Algérie ont drastiquement baissé depuis l’application de la nouvelle mesure portant sur l’interdiction des paiements en cache.

« Auparavant, on effectuait 4 à 5 ventes de biens immobiliers par mois. Mais après l’application des dispositions de l’article 207 de la Loi des finances 2025, on fait au mieux une opération de vente par mois », affirme-t-il.

Un autre point important à prendre en compte lors de l’achat ou de la vente d’un bien immobilier, c’est la déclaration du montant exact de la transaction. Les notaires n’acceptent, en effet, plus les sous-déclarations des prix de vente de ces biens.

Les vendeurs ne peuvent pas en tout cas déclarer un prix au mètre carré inférieur au barème fixé par la direction générale des Impôts pour la période 2025-2026. « C’est un point très important à prendre en considération avant de s’engager dans une transaction immobilière afin d’éviter des redressements fiscaux ou le rejet de la vente », complète le notaire.

Interdiction des transferts des devises depuis l’étranger par le marché noir

Les binationaux et les Algériens de l’étranger souhaitant acquérir un logement en Algérie doivent aussi se conformer à la nouvelle réglementation sur le transfert des devises. Les transferts d’argent par le marché noir de la devise ne sont plus autorisés.

Profitant de l’écart avantageux entre le taux de change parallèle et officiel, de nombreux Algériens de l’étranger transfèrent leurs devises en Algérie par le biais d’intermédiaires s’activant sur le marché noir de la devise.

Mais la donne a changé, surtout lorsque cet argent est destiné à l’acquisition d’un bien immobilier. Du moment que les transactions en cash ne sont plus autorisées, l’acheteur doit introduire ses fonds dans le circuit bancaire pour pouvoir payer par chèque ou par virement.

Or, au niveau des banques algériennes, une preuve de provenance de l’argent est exigée pour pouvoir déposer les grosses sommes. Sans cette preuve, l’argent provenant d’un transfert par le marché parallèle, par exemple, ne pourra donc plus être mis dans le circuit officiel.

Les Algériens de l’étranger n’ont donc de solution que d’ouvrir des comptes en devises dans les banques algériennes pour transférer leur argent en bonne et due forme. Le taux appliqué est certes celui de la banque (149,79 dinars pour un euro ce lundi) contre 260 dinars au marché noir, mais le propriétaire peut librement disposer de son argent pour acheter un bien en Algérie.

De plus, la provenance douteuse de fonds présentés en banque pour un dépôt peut causer de graves problèmes au propriétaire, dont l’ouverture d’une enquête sur le blanchiment d’argent au niveau de la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF).

Pour le moment, l’interdiction du paiement en cash concerne les transactions immobilières, l’achat de véhicules neufs et autres engins, le paiement des primes d’assurance, ainsi que l’acquisition de yachts. Mais par la suite, d’autres transactions vont suivre, à l’exemple des véhicules d’occasion.

Blanchiment d’argent : l’Algérie multiplie les mesures pour sortir de la liste grise du GAFI

Épinglée à maintes reprises par le GAFI, l’Algérie, classée dans la liste grise par cet organisme international, multiplie les mesures visant à lutter contre le blanchiment d’argent et la dualité de change dans le pays.

Lors du Conseil des ministres du 18 mai, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a d’ailleurs ordonné l’application des recommandations selon ce que prévoient les lois du GAFI, « d’autant que l’Algérie a réalisé des résultats positifs ces dernières années ».

Si le groupe d’action financière, qui traque le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme dans le monde, ajoute l’Algérie à sa liste rouge, les répercussions sur l’économie nationale et les transactions financières depuis et vers l’étranger pourraient être désastreuses.

Immobilier en Algérie : la DGI publie le référentiel des prix de l’immobilier pour 2025/2026

Pour revenir au marché immobilier en Algérie, les acquéreurs doivent aussi prendre en compte le référentiel des prix pour la période 2025/2026, publié en avril dernier par la direction générale des Impôts (DGI).

Le nouveau référentiel des prix de l’immobilier, destiné aux personnes physiques et morales réalisant des transactions immobilières de biens bâtis et non bâtis, précise le coût du mètre carré dans chaque commune à travers le territoire national.

La première chose à prendre en compte est que ces prix de référence sont inférieurs à ceux réellement pratiqués, mais ils demeurent un indice fiable sur les tendances du marché de l’immobilier en Algérie.

Dans la catégorie des logements à usage d’habitation, on note également une très grande disparité des prix à Alger, allant de 17.000 dinars le mètre carré pour un logement dans un immeuble collectif précaire dans la commune de Dekakna, à 379.500 dinars le mètre carré pour un logement en immeuble individuel haut standing à Hydra.

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