Économie

Industrie électronique et électroménager : les producteurs montent au créneau

Le collectif des fabricants algériens de produits électroniques et électroménagers (Fapee) monte au créneau pour attirer l’attention du gouvernement sur la situation de la filière, quasiment à l’arrêt depuis plusieurs mois en raison du blocage des importations de composants.

« Le secteur ne s’est pas remis des effets des diverses problématiques et blocages rencontrés durant l’année 2019 pour sombrer dans les conséquences de la pandémie du Covid-19, aggravées par la mise en standby du régime CKD depuis presque un an et ce en attendant la mise en place du nouveau cahier des charges régissant le secteur », explique le Fapee dans un communiqué, publié ce jeudi 15 octobre.

D’emblée, le collectif qui compte une trentaine d’opérateurs privés, affirme « s’inscrire pleinement dans la vision des autorités visant à augmenter le niveau d’intégration et à développer une industrie créatrice de richesse, génératrice d’emploi et de ressources en devises ».

Le Fapee admet que le régime CKD « ne devrait en aucun cas être une fin en soi mais juste une étape pour qu’un opérateur économique puisse être en mesure de monter en puissance en termes de maîtrise du métier lui permettant d’envisager l’intégration et donc gagner en compétitivité. »

Il affirme adhérer « pleinement aux dispositions contenues dans la Loi de finances complémentaire 2020 visant à remplacer le système CKD par un nouveau mécanisme favorisant l’intégration et encourageant la sous-traitance locale. »

Il ajoute qu’il « adhère pleinement à la volonté de réformer la filière avec une démarche constructive et consultative et aurait souhaité être partie prenante en tant qu’expert métier. »

Après avoir attendu en vain l’établissement d’un cahier des charges pour leur filière, et une réponse à leurs demandes d’audience au ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali, les opérateurs ont pris l’initiative d’établir des propositions au gouvernement.

Le collectif affirme qu’il est porteur d’une « nouvelle vision pour la mise en place pratique du cahier des charges ». Cette vision « doit être inclusive et n’excluant aucun opérateur quels que soit sa taille ou son niveau d’investissement lui permettant ainsi de s’approfondir en intégration tout en préservant le niveau d’emploi et de stabilité du marché », explique le collectif.

Il ajoute que « l’enjeu à ce niveau réside dans la définition de critères objectifs, non altérables, fixant les règles d’attribution d’avis techniques qui permettraient l’émergence d’une industrie compétitive à l’international. »

Le Collectif juge nécessaire « la mise en place d’une phase transitoire » pour la « stabilité de la filière, tout en permettant aux opérateurs de prendre les mesures nécessaires pour s’adapter aux nouvelles exigences. »

Cette filière compte une trentaine d’opérateurs et emploie environ 40.000 personnes. Lors du conseil des ministres qui s’est tenu le 4 octobre, le président Abdelmadjid Tebboune avait « ordonné au ministre de l’Industrie de séparer, urgemment, dans les cahiers des charges les appareils électroménagers et les appareils électroniques, afin d’atteindre de manière progressive un taux d’intégration nationale de 70%. »

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