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« Ingérences » à BFMTV : des soupçons pèsent sur le Maroc

Après les députés, les médias. Un autre scandale éclabousse le Maroc en Europe, alors que l’enquête est toujours en cours sur la corruption de députés européens par les services du Royaume.

Cette fois, c’est en France que des révélations fracassantes sont faites sur une des « soupçons d’ingérence » dans un important média, BFMTV en l’occurrence, afin d’influencer ses contenus. Ces soupçons pèsent sur le Maroc.

C’est un autre coup dur pour le Royaume du Maroc sur la scène internationale qui a fait l’objet, jeudi 19 janvier, d’une ferme condamnation du Parlement européen pour ses atteintes à la liberté de la presse et l’emprisonnement de journalistes pour de fallacieuses accusations de crimes sexuels.

Depuis décembre dernier, le Maroc est au centre d’une enquête de la justice belge qui a pu recueillir des preuves et des aveux sur l’implication de ses services et de sa diplomatie dans un vaste réseau de corruption de députés européens, avec l’objectif d’orienter les décisions de l’Europe.

Le scandale révélé ce jeudi 2 février par le magazine Politico indigne toute la sphère médiatique française. Le magazine rapporte que la direction de BFMTV, l’une des plus importantes chaînes d’information en France, a ouvert une enquête interne suite à la diffusion de « contenus troubles » concernant notamment le Maroc.

Une dizaine de contenus sont concernés. Au cœur du scandale, le journaliste d’origine marocaine Rachid M’barki. Celui-ci a fait passer dans l’émission Le journal de la nuit des informations et images qui n’ont pas été validées par les circuits habituels. La chaîne soupçonne une « opération d’influence » et a pris comme première mesure qui est la suspension du journaliste d’origine marocaine, selon Politico.

Le journaliste de BFMTV M’barki voulait « faire briller le Maroc »

Un responsable de BFMTV, a confirmé qu’un journaliste « est en dispense d’activité depuis le début de cette enquête et pour tout le temps de cette enquête », assurant qu’aucune « suspicion sur le travail de l’ensemble » des 300 journalistes de la chaîne « ne sera tolérée ». Politico signale que Rachid M’barki n’a fait aucune apparition à l’antenne de BFMTV depuis la mi-janvier.

Parmi les contenus en cause, un reportage sur un forum ayant réuni des investisseurs espagnols dans la ville sahraouie occupée de Dakhla.

Dans le reportage, il est notamment indiqué que le réchauffement des relations entre le Maroc et l’Espagne est dû à la reconnaissance par cette dernière du « Sahara marocain ».

Un élément de langage inhabituel dans les médias français et qui ne cadre pas avec la position officielle de la France vis-à-vis du conflit. En tout, une dizaine de sujets diffusés dans le journal présenté par Rachid M’barki fait l’objet de soupçons de tentative d’influence.

Politico a retrouvé dans les archives des déclarations qui renforcent les soupçons autour du journaliste d’origine marocaine. « J’essaye d’agir à ma manière à mon petit niveau pour faire briller le Maroc », a-t-il déclaré en juin 2019 au site le 360.ma, alors qu’il se trouvait au Maroc pour assister aux festivités du 20e anniversaire de l’accession du roi Mohamed VI au trône.

Contacté par le magazine, M’barki a nié toute action intentionnelle, mais n’a pas exclu la possibilité d’avoir été manipulé. « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », a-t-il déclaré.

Cette succession de scandales qui éclaboussent le Maroc sur la scène internationale renseigne sur l’ampleur du recours de ce pays à ces procédés, avec visiblement beaucoup d’amateurisme.

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