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Inondations à Annaba : le ministère des Ressources en eau s’explique

Inondations à Annaba : le ministère des Ressources en eau s’explique

Le ministère des Ressources en eau s’est exprimé ce mercredi 30 janvier par le biais de l’une de ses responsables sur les raisons ayant mené aux inondations subies par Annaba ces derniers jours.

« Les inondations d’Annaba ont été causés par une pluie exceptionnelle. Le BMS annonçait 40mm de pluie, on en a reçu 140mm ce qui correspond à environ 51 jours de pluie », a indiqué Nora Frioui, directrice de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère des Ressources en eaux, dans un entretien accordé la Chaîne III de la Radio nationale.

« Le relief est accidenté à Annaba, tous les émissaires se jettent en mer. Un vent puissant a entraîné la houle, qui a empêché les écoulements des émissaires. Il y a eu la crue l’oued, et les oueds sont sortis de leurs lits entraînant les inondations », a expliqué la responsable.

La directrice de l’assainissement et de la protection de l’environnement au sein du ministère des Ressources en eau a en outre affirmé que les autorités sont conscientes de la nécessité de réadapter les mesures. « Nous en sommes conscients. Il va falloir adapter les mesures à ces phénomènes qui sont naturelles mais qui sont très aléatoires et qui subissent l’influence des dérèglements que nous vivons aujourd’hui à l’échelle planétaire », a-t-elle déclaré.

« Plus de 200 projets de protection contre les crues ont été mis en place à travers le territoire nationale. Plus d’une centaine de villes ont été protégées contre les inondations », a rappelé Nora Frioui. « Mais ces protections correspondent à une pluie de référence. Il va falloir faire d’autres mesures non structurelles, comme améliorer la coordination entre les différents intervenants pour pouvoir faire face à ce phénomène qui reste naturel », a affirmé la responsable.

« On ne peut pas arrêter les inondations mais il faudrait s’améliorer au niveau de l’alerte, la prévision, les études, l’entretien, arrêter l’urbanisation anarchique », a estimé la directrice au ministère des Ressources en eau. « Tout le monde sait que les gens construisent sur les abords du oued. L’oued a besoin d’espace. Déjà il ne faut pas construire sur le lid de l’oued, mais même sur l’épandage des oueds il va falloir laisser de l’espace », a préconisé Mme Frioui, avant resituer cette urbanisation dans son contexte historique.

« Durant la décennie noire, les gens ont fui la mort et se sont rapprochés des villes et installés aux abords de l’oued. On ne pouvait pas éviter cette situation. Aujourd’hui, cette population est en danger et des mesures ont été prises », a affirmé la responsable.

« Nous avons aujourd’hui 689 sites inondables. Parmi ces sites, 233 représentent un risque élevé. Il y a un plan d’action qui est engagé pour prendre en charge en priorité ces sites. Pour chacun des sites nous sommes en train d’élaborer des plans de prévention du risque d’inondation », a avancé la responsable.

« Ces plans comportent un certain nombre de mesures notamment par rapport à l’urbanisation, s’il faut par exemple détruire les habitations qui sont vraiment en danger en cas de crue et reloger, ou prendre certaines mesures de construction comme par exemple élever le plancher », a indiqué Mme Frioui.

La responsable au ministère a par ailleurs affirmé que son département travaille aujourd’hui sur 30 sites-pilotes « qui correspondent aux sites qui présentent un risque extrême ». Ces sites-pilotes devraient permettre aux autorités « d’élaborer un décret, dont les dispositions vont être intégrées au plan de développement de l’urbanisme », a affirmé Nora Frioui.

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