Des responsables du constructeur automobile italien, Iveco, spécialisé dans les utilitaires et les poids lourds, ont été reçus ce mardi 8 octobre par le ministre de l’Industrie. Objectif : revenir sur le marché algérien après des années d’absence, et relancer son usine d’assemblage à Bouira à 120 km au sud-est d’Alger.
Le ministre de l’Industrie, Ali Aoun, a reçu au siège du ministère, le directeur régional d’Iveco pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Carmelo Impelluso, ainsi que de l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cotillo.
L’objectif de cette rencontre était de présenter un projet ambitieux de fabrication de véhicules utilitaires de type moyen et lourd en Algérie, indique un communiqué du département ministériel, rendu public ce mardi.
Iveco veut fabriquer des véhicules en Algérie
Le représentant du groupe italien, qui a « entamé les procédures création d’une usine en collaboration avec un partenaire algérien », a commencé par une exposition de la stratégie de son entreprise, qui repose sur deux phases.
· La première phase consistera, selon le communiqué, à répondre dans un premier temps aux besoins du marché algérien, pour ensuite se diriger, dans la deuxième phase, à l’orientation de la production vers l’exportation.
Aucun détail n’a été donné sur le projet d’Ival en Algérie. La capacité de production, les modèles à assembler localement ou encore l’investissement qui sera réalisé n’ont pas dévoilés dans le communiqué du ministère de l’Industrie.
Pour rappel, le projet de réalisation de l’usine de fabrication et de montage de véhicules utilitaires de marque italienne Iveco, prévu à Bouira en partenariat avec le groupe algérien Ival, a été récupéré fin août dernier par l’entreprise publique Ferrovial.
Cette démarche était intervenue dans le cadre de la restitution des biens mobiliers et immobiliers confisqués dans le cadre des affaires de corruption impliquant d’anciens hauts responsables et des hommes d’affaires de l’ère du président déchu, Abdelaziz Bouteflika.
Un partenariat avec Ferrovial qui a repris les commandes du projet Ival
Le 31 août dernier, le wali de Bouira, Abdelkrim Laâmouri, a procédé à la remise symbolique du projet de Ival à l’entreprise publique économique Ferrovial, spécialisée dans la construction de matériels et équipements ferroviaires.
Les travaux de réalisation de cette usine, en partenariat entre Iveco et le groupe Ival, ont été lancés en 2014. Ils ont été arrêtés en 2019 avec un taux de réalisation de 65 %. Le PDG de Ferrovial avait alors expliqué que son entreprise allait entamer, dès septembre, les travaux pour le parachèvement de cette usine.
La rencontre de ce mardi entre le ministre de l’Industrie et les responsables d’IVECO devra donc relancer ce projet à l’arrêt depuis 2019. Il sera sans doute concrétisé en partenariat avec le groupe public Ferrovial qui en a récemment repris les commandes.
En marge de la rencontre avec le représentant du groupe Iveco, le premier responsable du secteur industriel algérien a affirmé que « le développement d’une véritable industrie automobile en Algérie est essentiel ».
Toutefois, « cela doit passer par une intégration locale significative », dit-il, soulignant l’importance « de mobiliser des sous-traitants locaux et de respecter le cahier des charges imposé par les autorités algériennes pour obtenir l’agrément nécessaire à l’exercice de cette activité dans les plus brefs délais ».
Si Iveco obtient le feu vert des autorités algériennes pour lancer son projet, il sera la deuxième marque italienne de voitures à s’installer en Algérie, après Fiat dont le retour dans le pays a été opéré en mars 2023. La marque italienne du groupe Stellantis a lancé son usine d’assemblage à Oran où elle assemble des Fiat 500 et Doblo (utilitaire).