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John Bolton accuse le Maroc de convoiter des territoires en Algérie et en Mauritanie

John Bolton accuse le Maroc de convoiter des territoires en Algérie et en Mauritanie

Algérie-Maroc-Par-Peter-Hermes-Furian

John Bolton est un ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis entre 2018 et 2019, lors du premier mandat de Donald Trump. Dans une tribune publiée dans le Washington Times, il plaide pour le soutien des États-Unis à un référendum d’autodétermination du Sahara occidental, et accuse le Maroc de convoiter de vastes régions du nord de la Mauritanie et de l’ouest de l’Algérie.

D’emblée, John Bolton souligne que « la Chine et la Russie gagnent en influence en Afrique » tandis que les États-Unis ignorent « la crise de souveraineté du Sahara occidental » qui constitue « un sujet majeur de préoccupation internationale ».

« Ce n’est pas le moment de laisser une nouvelle occasion » à la Russie et la Chine d’accroître leur influence, écrit-il.

Pour John Bolton, la solution « évidente » au conflit est de « demander aux habitants du Sahara occidental ce qu’ils préfèrent : l’indépendance ou l’ ‘’autonomie promise par le Maroc ».

L’ancien conseiller accuse le Maroc d’avoir commencé à entraver les efforts de l’ONU pour mettre en œuvre la résolution de 1991 presque dès son adoption, « craignant qu’à l’issue d’un référendum véritablement libre et équitable, les Sahraouis ne choisissent l’indépendance ».

Ce sont les États-Unis qui ont fait adopter cette résolution qui prévoyait l’organisation d’un référendum, rappelle-t-il.

L’ancien secrétaire d’État James Baker a réussi à ramener les parties à la table des négociations, mais « le Maroc est revenu sur ses engagements, refusant même d’envisager le référendum qu’il avait accepté à plusieurs reprises », accuse-t-il encore.

Malheureusement, l’obstruction du Maroc a perduré depuis, et des centaines de milliers de Sahraouis vivent toujours dans des camps de réfugiés gérés par l’ONU près de Tindouf.

John Bolton conseille à Washington de soutenir le référendum d’autodétermination du peuple sahraoui 

La source des tensions provient des aspirations territoriales du Maroc, qui "incluent non seulement le Sahara occidental, mais aussi de vastes portions du nord de la Mauritanie et de l’ouest de l’Algérie", souligne John Bolton qui confirme les accusations algériennes contre le royaume.

Le Maroc était plus proche que l’Algérie de l’Occident pendant la guerre froide, mais « la situation est en train de changer », estime-t-il, avançant « les récentes preuves qui montrent que l’Algérie cherche à nouer de nouvelles alliances stratégiques ».

Pour John Bolton, le tout premier accord de coopération militaire américano-algérien, signé au début de la deuxième administration Trump (en janvier dernier, ndlr), témoigne de cette nouvelle orientation.

Le spécialiste américain détruit au passage la « propagande » des détracteurs de la cause sahraouie qui accusent « sans preuve » le Polisario d’être « sous l’influence de l’Iran ».

« Cette désinformation pourrait bien avoir pour but de détourner l’attention des États-Unis de l’obstruction du Maroc, qui dure depuis des décennies, contre un référendum », met-il en garde.

« Peut-être influencés par cette propagande anti-sahraouie, un projet de loi a été déposé à la Chambre des représentants pour désigner le Polisario comme groupe terroriste », écrit-il.

John Bolton estime que « cette affirmation est tout à fait inexacte à propos des Sahraouis, qui comptent parmi les plus modérés dans leurs opinions religieuses. »

Toutes ces accusations ont été démenties par des organisations internationales et rejetées par de nombreux pays, comme le Royaume-Uni.

John Bolton soutient sans ambiguïté que « la politique américaine concernant le Sahara occidental doit revenir à ses origines de 1991, en soutenant un référendum permettant aux Sahraouis de déterminer leur propre avenir ».

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