En remportant jeudi le championnat d’Arabie Saoudite, avec son club Al Ittihad, le joueur franco-algérien, Karim Benzema, est entré un peu plus dans la légende en devenant le joueur le plus titré dans l’histoire du football français.
Avec désormais 34 trophées à son compteur, l’avant-centre franco-algérien affiche une impressionnante collection de titres que nul autre joueur français n’a réussi avant lui.
Cette performance, à faire pâlir d’envie bien des joueurs, confirme le talent de l’ex-star du Real Madrid, dont les parents sont originaires d’Algérie, et un parcours hors norme.
Après la visite du village de ses ancêtres à Bejaia, samedi, Karim Benzema a été accueilli ce dimanche à Oran, deuxième étape de sa visite en Algérie.
(🎥 Source : page Facebook de la wilaya d’Oran) pic.twitter.com/TcfQ0n7MHv
— TSA Algérie (@TSAlgerie) June 2, 2024
Pourtant, lorsque le Ballon d’or 2022 décide de quitter le Real Madrid en 2023, club où il évolua pendant 14 longues années, pour rejoindre la Saudi Pro League, peu avaient misé sur la résurrection d’un joueur dont la carrière, vu son âge alors (36 ans), semblait crépusculaire.
Mais, c’était sans compter sur le caractère bien trempé d’un joueur dont la passion pour le football est presque une religion. « J’ai donné le meilleur de moi-même au Real Madrid, et maintenant, je suis prêt pour un nouveau défi », avait lancé Karim Benzema peu après son départ du meilleur club du monde avec lequel il a tout gagné, comme pour lancer un défi à ses détracteurs qui l’accusèrent d’avoir privilégié l’aspect financier au détriment du challenge sportif.
Karim Benzema, un attachement constant envers l’Algérie
Il faut dire que l’offre d’Al Ittihad pour un ex-madrilène en fin de carrière ne se refuse pas : 100 millions d’euros par saison, plus une prime de 20 millions d’euros pour travailler en tant qu’ambassadeur de la Coupe du monde 2030, que l’Arabie Saoudite est candidate à l’organisation.
Après une année en demi-teinte, voire tumultueuse, en raison de blessures à répétition, le Franco-Algérien, formé à Lyon, a pu retrouver ses sensations lors de sa seconde saison à Al Ittihad en devenant le meilleur buteur de l’équipe avec 21 réalisations et neuf passes décisives.
De quoi ravir les milliers de supporters du club et la presse locale qui ne s’est pas montré avare en éloges à l’égard du joueur. Jeudi et vendredi, de nombreux médias saoudiens ont salué la performance du joueur et sa contribution au triomphe du club de Djeddah qui reste en course pour le doublé.
Le club disputera, en effet, la coupe du Roi le 31 mai prochain contre Al-Qadisiya, actuellement 3e du Championnat. Mais, fait paradoxal : en dehors de quelques entrefilets, cet exploit historique de Karim Benzema n’a pas donné lieu, pour l’heure, à de grands commentaires dans la presse française.
Une situation qui pourrait s’expliquer par les rapports tendus que l’ancien attaquant des Bleus a souvent entretenu avec une certaine élite footballistique française et certains milieux médiatiques, particulièrement depuis l’affaire de la sextape en 2015 et ses déclarations chocs à l’encontre du sélectionneur tricolore Didier Deschamps.
Pour avoir été écarté de l’équipe de France durant un peu plus de cinq ans, Benzema avait accusé l’ancien champion du monde d’avoir « cédé à une partie raciste de la France ».
Des propos qui avaient alors provoqué un tollé en France. Rappelé en 2021, sous la pression des supporters, mais aussi en raison de ses performances stratosphériques au Real Madrid, Karim Benzema contribue grandement au sacre des Bleus à la Ligue des Nations.
Autre élément qui aurait cultivé son image controversée auprès d’une partie des médias et des politiques français, que le contexte actuel des relations algéro-françaises n’est pas pour arranger : ses origines algériennes auxquelles il manifeste régulièrement son attachement.
Un attachement ostentatoire qui n’est pas du goût de l’extrême droite qui lui a même reproché de ne pas « chanter la Marseillaise ». Le joueur qui n’a jamais renié les origines de ses parents a même fait deux déplacements en Algérie en 2024 où il avait reçu un accueil triomphal, singulièrement à Béjaïa et à Oran.
« Revenir en Algérie, c’est bien plus qu’un voyage : c’est une connexion avec mes racines, une découverte des terres qui ont vu naître ma famille », s’était-il réjoui.
Karim Benzema, un palmarès hors normes
Aussi s’était-il rendu au regroupement de l’équipe nationale d’Algérie à Sidi Moussa en juin dernier pour apporter son soutien aux Verts, la veille d’un match contre la Guinée en éliminatoires du Mondial 2026.
Régulièrement, Karim Benzema n’hésite pas à s’afficher avec le maillot des Verts ou encore à publier des photos sur le pays de ses parents. Mais qu’importe visiblement pour lui qu’il soit porté au pinacle après cet exploit historique.
Ses statistiques seront toujours là pour parler de lui : plus de 500 buts marqués, 5 Ligue des champions, 5 coupes du monde des clubs, 4 Liga, 4 Supercoupe d’Espagne, 4 Supercoupe de l’UEFA, 4 Ligue 1 (France), 3 coupes du Roi, 2 trophées des champions, une coupe de France, 1 Roshn Saudi League, une Ligue des Nations d’Europe et un Ballon d’or. Un palmarès qui grave dans le marbre son nom et qui le propulse désormais parmi les légendes du gotha mondial du football.
Seuls la Coupe du monde et l’Euro manquent à son très riche palmarès, mais ce n’est pas de sa faute. Karim Benzema a été écarté de l’équipe de France pendant cinq ans pour des raisons extrasportives.
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