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Khashoggi : la pression internationale ne retombe pas sur l’Arabie saoudite

Khashoggi : la pression internationale ne retombe pas sur l’Arabie saoudite

Près d’un mois après l’annonce de la disparition du journaliste Jamal Kashoggi, l’Arabie saoudite reste soumise à une forte pression internationale. Les pays occidentaux et la Turquie ne sont pas convaincus par les multiples versions fournies par Riyad pour expliquer le meurtre du journaliste dans le consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

« Le compte n’y est pas », a estimé, ce mercredi matin, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Interrogé sur la radio RTL, le chef de la diplomatie française a déclaré : « Il faut que ce crime soit puni, que ses auteurs soient identifiés, que la vérité soit faite. Et aujourd’hui, même si les autorités saoudiennes ont reconnu qu’il y avait un meurtre, le compte n’y est pas. La vérité n’est pas au rendez-vous ».

« Il faut que les enquêtes se poursuivent », a-t-il ajouté. « Nous serons très exigeants sur cette nécessité. Tant que les responsabilités et les circonstances de ce meurtre ne seront pas affichées, annoncées, évaluées, nous serons exigeants pour avoir la vérité. Aujourd’hui, elle n’est pas au rendez-vous ».

L’enquête « progresse sous la pression de la Turquie mais aussi de la communauté internationale », a encore dit M. Le Drian. Hier mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau mis la pression sur Ryad en enjoignant le procureur général d’Arabie saoudite, qui a visité le consulat de son pays à Istanbul, d’identifier les commanditaires du meurtre.

« Qui a envoyé ces 15 personnes (soupçonnées d’avoir tué Khashoggi) ? En tant que procureur général saoudien, il faut que vous questionniez cela, que vous le révéliez », a dit M. Erdogan à la presse à Ankara.

« Il faut maintenant résoudre cette affaire. Inutile de tergiverser, cela n’a aucun sens d’essayer de sauver certaines personnes », a-t-il ajouté, en se gardant toutefois de citer des noms. Mais le président turc semble viser implicitement le prince hériter Mohammed ben Salmane, dit « MBS », que la presse et des responsables turcs anonymes ont impliqué dans le crime.

Pour sa part, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a émis mardi le souhait que des experts internationaux participent à l’enquête et demandé à Ryad de révéler l’endroit où se trouve le corps. « Pour qu’une enquête puisse être menée sans l’émergence de considérations politiques, la participation d’experts internationaux, ayant pleinement accès aux preuves et aux témoins, serait hautement souhaitable », a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.

Le ministre américain de la Défense Jim Mattis a affirmé dimanche avoir reçu l’assurance de Ryad que l’enquête saoudienne serait « complète ». Mais la fiancée turque de Khashoggi a critiqué la réponse du président américain Donald Trump au meurtre, l’appelant à ne pas laisser l’affaire être étouffée.

« Il faut que le président Trump aide à révéler la vérité et à ce que justice soit rendue. Le président Trump ne doit pas permettre que le meurtre de mon fiancé soit étouffé », a-t-elle ajouté dans une vidéo diffusée par les médias britanniques.

Les médias et des responsables turcs parlant sous couvert d’anonymat affirment qu’Ankara détient un enregistrement audio du meurtre et qu’il a été partagé avec la directrice de la CIA Gina Haspel lors d’un déplacement en Turquie la semaine dernière.

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