Économie

L’Algérie multiplie les achats de blé sur les marchés internationaux

L’Algérie multiplie les appels d’offres pour l’achat de blé. En début de semaine, elle a acheté près de 240 000 t de blé meunier à livraison en juin, pour un prix moyen de 245 dollars la tonne, soit 2 dollars de plus que la semaine précédente.

L’appel d’offres à peine terminé, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a relancé immédiatement un nouvel appel d’offres pour des livraisons en juillet, rapporte, jeudi 2 avril, le site Terre-net.

Représentant le troisième appel d’offres algérien en l’espace de dix jours, la nouvelle a largement surpris les opérateurs, ajoute la même source qui souligne que « la demande internationale ne faiblit toujours pas et les appels d’offres continuent de rythmer les journées des opérateurs ».

« Poisson d’avril ? On dirait bien que non. L’Algérie semble juste confirmer la tension du marché mondial. Ce nouvel appel d’offres pourrait bien constituer une opportunité de plus pour le blé français », écrit Terre-Net.

Selon le site d’Euronext, la principale place boursière de la zone euro, les prix du blé étaient en recul, jeudi à la mi-journée, en raison de craintes liées à la logistique face à la pandémie de Covid-19, mais les fortes commandes algériennes étaient « parmi les nouvelles susceptibles de soutenir les cours ».

« L’Algérie, après avoir acheté 250 000 tonnes de blé en début de semaine pour juin, ce qui porte finalement à près de 500 000 tonnes ses achats pour ce mois-là, vient de relancer un appel d’offres, cette fois-ci pour des chargements première et deuxième quinzaine de juillet, et donc pour la récolte 2020 », écrit Euronext.

Les très fortes commandes de l’Algérie pourraient s’expliquer par la pression qui s’exerce en interne sur les produits céréaliers, notamment la semoule, parfois introuvable sur les étals, les citoyens ayant fait des réserves en prévision d’un éventuel confinement plus drastique et plus long.

L’autre élément qui pourrait expliquer la multiplication des appels d’offres, c’est la très mauvaise pluviométrie qui pourrait influer sur les rendements de la campagne céréalière, même si cette dernière n’est pas encore compromise.

La crise du coronavirus a fait naître des craintes aussi bien chez les exportateurs que les importateurs. L’Egypte a par exemple annulé un appel d’offres et préféré se rabattre sur ses réserves internes, de crainte que les fournisseurs ne respectent pas leurs engagements à cause d’éventuelles fermetures de ports.

La Russie, elle, a décidé de limiter les exportations à 7 millions de tonnes pour la fin de la campagne, un projet qui inquiète les responsables d’organisations multilatérales chargées de l’alimentation et du commerce mondial. Mais les analystes estiment que ce projet n’est pas de nature à bouleverser le marché puisque c’est le pays qui avait prévu de faire en termes d’export.

Signe de la forte demande, la Commission européenne a révisé à la hausse son estimation d’exports de blé tendre pour la campagne actuelle à 30 millions de tonnes contre 28 millions de tonnes pour son estimation du mois dernier.

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