Société

La banane, la pomme et l’ail se font rares sur les marchés

Revoilà la pénurie de bananes. Au marché de gros des fruits et des légumes, situé aux Eucalyptus dans la banlieue sud-est d’Alger, ce fruit exotique n’est pas proposé. Depuis quelques semaines déjà, la banane se faisait rare sur les marchés. Quant à son prix, il a considérablement augmenté, voire doublé. Hier mardi, sur le marché de fruits et de légumes du centre-ville d’Alger, un seul marchand proposait ce fruit, à 600 dinars le kilo. C’est plus du double de son prix habituel.

« Il n’y plus de bananes »

« Il n’y a plus de bananes sur le marché », explique un grossiste. « Si vous en trouvez, c’est qu’il s’agit de bananes introduites frauduleusement sur le marché national », ajoute-t-il. Selon un connaisseur du marché, ces bananes introduites clandestinement proviennent pour l’essentiel de la Tunisie. Quelques marchands de gros les proposent à un prix exorbitant qui dépasse les 500 dinars le kilo. Avec ce prix élevé sur le marché de gros, le kilo de bananes issues de la contrebande pourrait atteindre les 750 DA au marché de détails.

Cette perturbation sur le marché de la banane n’est pas une surprise. Les licences d’importation de ce fruit exotique, accordées fin mars à six opérateurs, ont expiré en juin et le ministère du Commerce n’a toujours pas attribué de nouvelles.

Toujours pas de licence d’importation

Interrogé, le directeur du Commerce extérieur auprès du ministère du Commerce, Abderrahmane Benhazil, a indiqué que les dossiers déposés par les importateurs pour l’obtention des licences d’importation du quota restant de bananes seront examinés « prochainement ». Toutefois, il n’a avancé aucune date quant à l’attribution des nouvelles licences.

« Pour la banane, il reste les 125 000 tonnes qu’on va distribuer. Le comité interministériel va se pencher incessamment sur les dossiers (déposés par les importateurs en vue d’obtenir une licence d’importation) », affirme-t-il sans donner plus de précisions.

La pomme victime des spéculateurs

La banane n’est pas le seul fruit concerné par les perturbations. Le prix du kilo de pomme peut atteindre 450 dinars pour un produit de qualité au marché de gros. Pourtant, il s’agit d’un produit local, et nous sommes en pleine saison des pommes en Algérie.

Cette indisponibilité est-elle liée à une mauvaise saison pour les producteurs ? « Non », nous répond notre source. « Ce sont les spéculateurs qui achètent à tout va pour stocker le produit, et le revendre par la suite à leur guise », analyse-t-il.

Autre produit qui connaît des perturbations récurrentes, l’ail. Après une baisse enregistrée durant les derniers mois, les prix de ce légume sont repartis en hausse ces derniers jours. Au marché de gros, le kilogramme peut atteindre 500 dinars pour l’ail produit en Algérie, et 700 dinars pour le produit importé. Comme pour les bananes, ce dernier est introduit illégalement en Algérie depuis la Tunisie, selon plusieurs mandataires.

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