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La Banque d’Algérie s’explique sur la baisse du dinar, écarte un changement de monnaie

La Banque d’Algérie s’explique sur la baisse du dinar, écarte un changement de monnaie

Djamel Benbelkacem, vice-gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), qui s’exprimait ce mardi matin sur les ondes de la Radio nationale, a commenté la hausse de la valeur officielle de l’Euro en estimant d’abord que la parité DA / Euro a baissé de 16% en moyenne annuelle au cours de l’année 2017.

Pour M. Benbelkacem, il s’agit d’une évolution qui n’est pas directement imputable aux autorités monétaires nationales mais qui constitue le résultat d’une appréciation de la monnaie européenne sur les marchés des changes internationaux.

Le vice-Gouverneur de la BA fait remarquer à ce sujet que cette situation n’est pas propre à l’Algérie mais concerne également des pays comme « la Chine, l’Indonésie, la Turquie ou encore le Brésil, dont la monnaie a connu une dépréciation de 10 à 15% par rapport à l’Euro ».

Si l’Algérie n’avait pas suivi, « elle aurait accordé une prime aux importations en provenance de ces pays », ajoute M. Benbelkacem.

Le dinar surévalué ?

Interrogé sur un dinar que le ministre du Commerce lui-même a jugé « surévalué » au cours des dernières semaines, Djamel Benbelkacem prend ses distances à l’égard d’une démarche qui ferait de la flexibilité du taux de change et de la dévaluation du dinar « le seul instrument de rétablissement de nos équilibres commerciaux extérieurs ».

Bien qu’il admette que cet instrument « a joué le rôle de premier amortisseur entre 2014 et 2016 », le vice-Gouverneur de la BA estime que « le montant de nos importations soulève un problème structurel de notre économie et ne peut pas être traité exclusivement par l’ajustement de la valeur du dinar ».

La planche à billet sans effet sur la valeur du dinar

Le vice-Gouverneur de la Banque d’Algérie ne voit par ailleurs « pas de rapport » entre le financement non conventionnel et la valeur du dinar ; pour Djamel Benbelkacem, « la valeur du dinar ne sera pas impactée en raison des limites dans le temps de cette démarche ainsi que de l’encadrement quantitatif imposé à sa mise en œuvre ».

Pas de « changement de monnaie » en vue

 Le vice-Gouverneur de la Banque d’Algérie affirme en outre que les rumeurs récurrentes sur un éventuel « changement de monnaie » sont fantaisistes et « n’ont aucun sens dans la situation actuelle de notre économie ».

Djamel Benbelkacem évoque une confusion entre le changement d’unité monétaire et le « rafraîchissement des billets de banque en circulation qui est une opération qui se fait en moyenne tous les dix ans dans la plupart des pays du monde », en rappelant que « nos coupures de 1000 dinars ont déjà plus de 30 ans d’existence ».

Au cours des prochaines années, on va donc assister à « la mise en circulation de nouvelles coupures qui vont cohabiter pendant plusieurs années avec les anciens billets pour les remplacer progressivement ».

Augmentation de l’allocation touristique : ce n’est pas le moment

Bien qu’il admette à demi-mots qu’on aurait sans doute pu le faire au cours des années fastes de nos finances extérieures, Djamel Benbelkacem estime que l’augmentation du montant de l’allocation touristique n’est pas d’actualité.

« Ce n’est pas le moment, la priorité est aujourd’hui au rétablissement de nos équilibres financiers. Il y a 10 millions de passeports et entre 3 et 4 millions d’Algériens qui voyagent à l’étranger chaque année. Cela représenterait un effort financier qui n’est pas possible dans la période actuelle ».

À propos de l’ouverture éventuelle de bureaux de change, le vice- Gouverneur rappelle qu’ils sont « uniquement destinés aux non résidents ». La Banque d’Algérie « en a d’ailleurs agréé 88 qui ont fermé les uns après les autres par manque d’activité parce que nous n’avons pas assez de touristes ».

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