Économie

La Brent poursuit sa hausse : le marché pétrolier entre optimisme et prudence

Le cours du baril de Brent, pétrole de référence du Sahara Blend algérien, frôlait ce jeudi la barre des 55 dollars, légèrement en hausse par rapport à son prix de clôture la veille, signe de l’optimisme prudent des acteurs et observateurs du marché pétrolier.

L’optimisme est actuellement porté par la décision annoncée mardi par l’Arabie saoudite de réduire volontairement et unilatéralement sa production de pétrole.

L’annonce a été effectuée dans le cadre de la réunion mensuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés, réunis sous la bannière Opep+, et a pris par surprise les acteurs et observateurs du secteur pétrolier, générant un optimisme prudent quant à l’avenir proche des cours.

La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a ainsi relevé ses prévisions sur les cours du pétrole à venir, anticipant un baril de Brent à 65 dollars d’ici la fin de l’année.

« L’action de l’Arabie saoudite et la perspective d’un marché tendu au deuxième trimestre 2021, alors que le rebond de la demande met l’accent sur la capacité de redémarrer la production, soutiendront probablement les prix dans les semaines à venir, ce qui nous amène à réitérer notre vision optimiste du pétrole », explique Goldman Sachs, citée par l’agence Reuters.

L’optimisme de la banque américaine est partagé par la banque suisse UBS, qui prévoit des cours du Brent aux alentours de 60 dollars d’ici la fin du premier semestre 2021 suite à la décision de l’Arabie saoudite de réduire sa production et à l’attente d’un déploiement plus important du vaccin à travers le monde permettant une reprise des vols aériens.

« La démarche préventive du Royaume nous suggère une volonté de défendre les prix et de soutenir le marché pétrolier face aux problèmes de demande dus aux restrictions de mobilité étendues en Europe », affirme UBS dans un rapport cité par The Chronicle Herald. « Mais si la demande diminue dans une moindre mesure, la décision saoudienne contribuerait également à accélérer le processus de réduction des stocks de pétrole », estime également la banque suisse.

Cependant, l’optimisme affiché par certains n’est pas partagé par tous. D’autres préfèrent opter pour des prévisions prudentes dans le contexte incertain et volatile dont se caractérise le marché actuellement.

C’est le cas notamment du cabinet américain Fitch Solutions, qui anticipe un prix moyen du baril de Brent à 53 dollars en 2021. « Selon nous, la réunion de l’Opep+ début janvier 2021 entraînera probablement des réductions de production, car les récents gains de prix semblent se consolider et les membres du groupe recherchent des rendements plus élevés pour augmenter leur part de marché. Cependant, les fondamentaux indiquent qu’une approche plus pragmatique consisterait à maintenir les coupes aux niveaux actuels », affirme Fitch Solutions dans une note rapportée par Hellenic Shipping News.

Fitch Solutions prévoit dans ce cadre à ce que la demande mondiale de carburant augmente de 4,6 millions de barils par jour en 2021 après avoir chuté de 7,1 millions de barils par jour en 2020.

Néanmoins, le cabinet souligne que la croissance de la demande à court terme est en train de stagner en raison de la recrudescence de la pandémie du coronavirus en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient, poussant la demande de carburant à connaître de plus fortes baisses au cours des prochains mois, anticipe Fitch Solutions.

« Cela soutient notre opinion sur des prix neutres à optimistes sur la majeure partie de 2021, avec des conditions difficiles à persister pendant le premier semestre de l’année », tranche le cabinet américain.

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