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La corruption « entrave » le processus des réformes initiées par Tebboune

La corruption « entrave » le processus des réformes initiées par Tebboune

La corruption est un fléau qui a fait un grand mal à l’Algérie. Une lutte implacable a été engagée après le Hirak de 2019, des enquêtes déclenchées, des mégaprocès tenus et de très hauts responsables civils et militaires condamnés, mais ce n’est pas fini.

« Il est nécessaire d’intensifier les efforts de lutte contre la corruption », a plaidé ce lundi 23 octobre le ministre de l’Intérieur, Brahim Merad. Comme quoi, la lutte contre la corruption ne s’accommode d’aucun relâchement.

Brahim Merad assistait à Alger à une rencontre organisée par la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, un organisme créé en 2022 en vertu d’une nouvelle loi de lutte contre ce fléau.

Au cours de la rencontre de ce lundi, la Haute autorité a annoncé la création d’un réseau de transparence intitulé « Narakom (nous vous voyons) » et a procédé au lancement d’une plateforme numérique.

Le réseau servira de plateforme de base pour le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale en la matière, a indiqué la présidente de l’autorité, Salima Mousserati.

La stratégie nationale quinquennale (2023-2027) de lutte contre la corruption a été lancée en juillet dernier au cours d’un forum organisé en partenariat avec le PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) auquel a notamment pris part le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.

Le Premier ministre avait expliqué que cette stratégie nationale est « un document contraignant pour toutes les parties » et le suivi de sa mise en œuvre se fera « selon des indicateurs mesurables ».

L’assainissement et la moralisation de la vie publique est un des engagements du président de la République Abdelmadjid Tebboune avant même son élection en décembre 2019.

En plus de la poursuite de la lutte sur le terrain, des aménagements législatifs ont été apportés et de nouveaux outils mis en place, comme cette Haute autorité et le lancement d’une stratégie nationale.

« La corruption anéantit le développement »

Si l’Algérie a consenti tant d’efforts, c’est que le fléau a fait très mal à son économie. Il s’agit de « l’un des principaux obstacles qui entravent le processus fluide des réformes », a souligné le ministre de l’Intérieur dans son intervention.

Noureddine Benbraham, président de l’Observatoire national de la société civile, a eu des mots encore plus forts. « La corruption anéantit le développement, l’infrastructure et la cohésion des sociétés », a-t-il dit.

M. Merad a souligné qu’il faut « intensifier les efforts de tous les acteurs » et plaidé pour « une action commune et coordonnée », appelant notamment à encourager « la culture du signalement chez les citoyens ».

Dans son secteur, celui de l’administration, le ministre a assuré avoir instruit les walis de prendre une batterie de mesures pour intensifier la lutte contre ce fléau, comme le renforcement des mécanismes de contrôle au niveau des services, l’activation de la veille juridique et le signalement aux services centraux.

De même qu’il a été procédé au renforcement du rôle de l’inspection générale du ministère de l’Intérieur et de celui des inspections des wilayas dans le contrôle du travail des différents services, « outre le fait d’enquêter sur les différents dépassements signalés d’une manière légale ».

Si le ministre de l’Intérieur a fait cette précision quant à la manière d’effectuer le signalement, ce n’est pas pour rien. Le gouvernement a, en effet, buté dans ses efforts de lutte contre la corruption sur un dilemme.

Devant l’ampleur prise par la lutte, les gestionnaires de l’administration et du secteur économique public ont été tétanisés par la peur de faire l’objet de poursuites, évitant de signer les octrois de marchés et autres décisions, ce qui a débouché sur une lenteur dans les projets de développement.

Outre la promesse de dépénaliser l’acte de gestion et l’assurance que seuls les actes avérés de corruption feront l’objet de poursuites, le président de la République a aussi banni les dénonciations par lettres anonymes, dont la destination doit être « le broyeur », a-t-il insisté à plusieurs reprises.

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