
Israël franchit un nouveau pas dans sa logique belliqueuse et son mépris des normes les plus élémentaires du droit international.
Simultanément à son agression contre le territoire du Qatar où elle a visé une réunion des dirigeants du Hamas palestinien, l’armée israélienne est soupçonné d’avoir opéré sur le territoire d’un autre terrain souverain, la Tunisie, contre des bénévoles humanitaires du monde entier.
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Par deux fois, la Global Sumud Flotilla, la flottille internationale devant se rendre à Gaza pour briser le blocus israélien, a subi des attaques sur le territoire tunisien attribuées à Israël.
Dans la nuit de lundi à mardi, un bateau de la flottille, le “Family”, a été touché par un tir de drone alors qu’il se trouvait, avec l’ensemble de la Flottille, dans le port tunisien de Sidi Boussaid, près de Tunis. Les six militants qui se trouvaient à bord sont indemnes, ont indiqué les organisateurs de l’opération humanitaire qui ont directement accusé Israël.
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Se trouvant lui-même à bord du “Family” au moment de l’attaque, le militant portugais Miguel Duarte a affirmé avoir vu un drone lâcher une charge explosive.
Les images de vidéo surveillance ont en outre confirmé que le bateau à fait l’objet d’une attaque bien que les autorités tunisiennes ont assuré que les systèmes de défense n’ont détecté aucune transgression de l’espace aérien du pays.
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Deux bateaux de la flottille pour Gaza attaqués
Dans la nuit de mardi 9 à mercredi 10 septembre, la flottille a subi une nouvelle attaque, avec le même procédé. Cette fois, c’est un bateau battant pavillon britannique, l’Alma, qui a été touché à Sidi Boussaid.
L’engin explosif lancé depuis un drone a provoqué un début d’incendie sur l’embarcation. “Un autre bateau a été touché dans une attaque présumée de drone”, a annoncé la Global Sumud Flottila dans un communiqué.
“Deuxième attaque contre la flottille, toujours dans les eaux tunisiennes, en deux jours ! Des preuves vidéo suggèrent qu’un drone, sans lumière et donc invisible, a largué un engin qui a mis le feu au pont de l’Alma. Voyez par vous-même et tirez vos conclusions”, a écrit sur X
Francesca Albanese, la rapporteuse des Nations unies pour les territoires palestiniens, en partageant une vidéo montrant le moment de l’impact. On y voit une boule de feu lancée du ciel percuter le pont du bateau.
BREAKING!!‼️
Second attack on the Flotilla, still in Tunisian waters, in two days!
Video evidence suggests that a drone – with no light so it could not be seen – dropped a device 👇that set the deck of the Alma boat on fire.
Look by yourself and draw your conclusions https://t.co/ZQylq6aLYD pic.twitter.com/bJ8QaSzTho
— Francesca Albanese, UN Special Rapporteur oPt (@FranceskAlbs) September 9, 2025
Ces attaques sont attribuées à Israël, qui ne confirme pas mais ne nie pas non plus. Contactée par l’AFP mardi après la première attaque, l’armée israélienne n’a pas répondu.
Pour les membres de la flottille, il n’y a pas de doute quant à l’origine de ces attaques et leur objectif : amener les organisateurs à annuler leur projet.
Partis le 1er septembre de Barcelone, avec à leur bord des militants et des célébrités internationales, une vingtaine de bateaux sont arrivés dimanche au port Tunisien de Sidi Boussaid d’où ils devaient prendre le départ le même jour vers Gaza avec d’autres bateaux. Le départ a été reporté une première fois à ce mercredi pour des raisons logistiques.
Des appels pour protéger la flottille pour Gaza
Malgré les attaques israéliennes, les participants, venus de 44 pays, ont exprimé leur détermination d’aller au bout du projet. “Absolument aucun changement dans notre détermination. Nous partirons quand même demain (ce mercredi, ndlr)”, a assuré le militant palestinien Saif Abukeshek.
Dans le monde, ce nouveau pas franchi par l’armée israélienne, qui s’en prend à des humanitaires sur le territoire d’un État souverain, est mis en avant comme une raison supplémentaire d’appliquer des sanctions contre Israël. Tout en appelant à la suspension de l’accord d’association avec Israël, la députée européenne Manon Aubry a appelé à protéger la Flotille.
“Qu’attendez-vous pour offrir la protection diplomatique à la flottille de la liberté attaquée cette nuit alors qu’elle est en route pour briser l’embargo humanitaire à Gaza”, a demandé mardi l’élue de La France Insoumise (LFI) à ses pairs du Parlement européen.