Dans le contexte de la reprise des tensions diplomatiques entre Paris et Alger, un autre différend vient d’être mis au grand jour. Il s’agit du refus de l’accréditation de deux consuls généraux et de sept consuls d’Algérie en France.
Citant des « sources informées », l’Agence de presse algérienne, APS, a rapporté dimanche 11 mai que l’Algérie a décidé d’expulser 15 nouveaux agents diplomatiques et consulaires français de son territoire.
Le chargé d’affaires de l’Ambassade de France en Algérie a été reçu au siège du ministère des Affaires étrangères pour lui demander de prendre les dispositions nécessaires pour procéder au « rapatriement immédiat » de ces agents consulaires et diplomatiques.
Deux consuls généraux et sept consuls d’Algérie attendent leur accréditation en France
La dépêche de l’APS précise que les agents consulaires et diplomatiques français concernés par cette demande sont ceux qui ont fait « l’objet d’une affectation dans des conditions irrégulières ».
Les affectations de ces agents sont « irrégulières au regard des procédures habituelles observées par les deux pays, jusqu’à présent, conformément aux conventions internationales et à la pratique diplomatique », précise la même source.
Elles sont intervenues au moment où des ressortissants algériens titulaires de passeports diplomatiques se sont vu refuser l’accès au territoire français.
Plus grave encore, ces affectations irrégulières interviennent également dans un contexte où deux consuls généraux algériens et sept consuls, nommés dans des représentations consulaires algériennes en France, n’ont toujours pas reçu leurs accréditations. C’est la moitié des Consulats d’Algérie en France, au nombre de 18, qui est touchée.
« Ces affectations irrégulières […] sont intervenues alors que deux Consuls généraux nommés aux postes de Paris et de Marseille et sept autres Consuls attendent toujours de recevoir l’accréditation des autorités françaises depuis plus de cinq mois », fait savoir l’APS.
Crise diplomatique franco-algérienne : l’Algérie hausse le ton
C’est, entre autres, la raison qui a poussé les autorités algériennes à demander que l’ensemble des agents français, faisant l’objet d’une affectation dans des conditions irrégulières, soient rapatriés « immédiatement » vers leur pays d’origine.
Il s’agit de pas moins de quinze agents français, nommés pour assumer des fonctions diplomatiques ou consulaires en Algérie, « sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur », souligne encore l’agence officielle.
Et pour faciliter l’entrée de ces agents en Algérie, alors qu’ils étaient auparavant « titulaires de passeports de service », les autorités françaises leur ont accordé « des passeports diplomatiques ».
La liste des agents consulaires et diplomatiques français concernés inclut notamment « deux agents relevant du ministère français de l’Intérieur et devant manifestement suppléer partiellement à ceux qui ont été récemment déclarés persona non grata ».
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