La France de Macron : une puissance économique, une petite politique

La France vient d’imposer des restrictions significatives sur les visas à l’encontre de l’Algérie, dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays.

Cette décision relative à la suspension des visas de long séjour (type D) pour les ressortissants algériens n’est pas qu’un simple durcissement administratif. C’est un acte politique lourd de conséquences, qui porte atteinte à l’avenir et à la qualité des relations algéro-françaises sur le moyen terme voir le long terme.

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L’usage du visa comme levier diplomatique peut en effet être perçu comme une arme à double tranchant, qui affaiblit non seulement les liens humains, mais aussi le rayonnement culturel et linguistique de la France, notamment dans un pays aussi francophone que l’Algérie.

Il est navrant et révélateur que la France, cinquième puissance économique mondiale, choisisse de recourir à une politique de visas mesquine pour affaiblir une ancienne colonie qui, malgré les cicatrices de l’histoire, a su bâtir sa propre dynamique économique, sociale et culturelle.

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L’Algérie est le quatrième pays francophone de la planète. Des millions d’Algériens parlent, étudient, travaillent et rêvent en français. Ce lien linguistique, hérité de l’histoire mais nourri par la culture et l’éducation, est un pont entre les deux nations. En le fragilisant, la France ne punit pas seulement des individus — elle affaiblit son propre rayonnement.

Visas D suspendus pour les Algériens : la France affaiblit son “propre rayonnement”

La France demande même la solidarité des autres pays européens pour sanctionner l’Algérie. Mais elle oublie que chaque pays défend sa propre langue, sa propre aura. Aucun ne sacrifiera son influence pour sauver celle du français.

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Suspendre les visas de long séjour aux Algériens, bloquer les étudiants, les chercheurs, les entrepreneurs, les familles binationales… Voilà le levier choisi par Paris pour faire pression sur Alger.  Ce n’est pas l’Algérie que cette politique affaiblit, mais plutôt la France elle-même car elle perd son rayonnement et sa place dans les cœurs et les esprits.

Aussi, cette politique va alimenter un ressentiment culturel : les jeunes algériens, qui choisissaient le français par affinité ou par héritage, pourraient se tourner vers d’autres langues (anglais, espagnol, allemand, portugais voire chinois).

L’Histoire retiendra que la France de Macron, une grande puissance économique, a choisi une petite politique.

*Professeur d’économie à l’université de Tizi-Ouzou