
Tribune. Comme il était attendu, et c’était inévitable en raison de la cohérence entre notation et taux d’intérêt, l’agence Fitch vient d’abaisser la note de la France de AA- à A+.
L’agence américaine avait déjà placé le pays sous surveillance négative depuis un an. Au vu de la situation financière détériorée, le changement ne pouvait se réaliser que dans le mauvais sens, c’est-à-dire dans l’abaissement de la note.
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Fragmentation politique
Évidemment, dans les circonstances qui prévalent aujourd’hui, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, et qu’il va falloir qu’elle tire les conséquences malgré la crise issue de la fragmentation politique actuelle.
L’on s’attend d’ailleurs à ce que les deux autres agences américaines s’alignent sur la position de Fitch, en l’occurrence pour Moody’s dont l’annonce est attendue le 24 octobre 2025, et le 28 novembre pour Standard & Poor’s.
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La note A+ attribuée par Fitch signifie tout simplement que la France est moins bien notée, tout en demeurant un État fiable mais moins solide qu’avant pour rembourser ses emprunts, notamment à cause d’une dette interne trop élevée et d’un déficit budgétaire public important.
En clair, l’agence américaine envoie un message aux marchés financiers et aux investisseurs que la France, qui change de gouvernement régulièrement, ne peut pas faire de politique budgétaire et fiscale à moyen terme.
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Elle ne pourra pas amorcer, avec une telle configuration politique, une réduction du déficit public en proportion du PIB et une baisse du ratio de dette publique.
Concrètement avec cette note A+, si la France venait à émettre de nouvelles obligations ou refinancer des dettes arrivant à échéance en 2025, elle devrait offrir alors un taux d’intérêt plus élevé que 3,48%, qui est le taux de rendement des obligations françaises à 10 ans qui s’est établi juste après la chute du gouvernement Bayrou, pour que les investisseurs achètent ses titres.
Aussi, plus ce taux est élevé, plus les intérêts à payer par l’État français sur la dette seront coûteux. Autrement dit, pour une hausse de quelques dixièmes de point sur le taux se traduirait par des milliards d’euros de dépenses supplémentaires sur le service de la dette.
En conséquence, le gouvernement français doit soit accepter ces coûts financiers plus élevés, soit faire des économies en augmenter les impôts et en réduisant certaines dépenses. Sinon, il risque de creuser le déficit budgétaire, entrainant une nouvelle dégradation des finances publiques de la France.
Tribune. Comme il était attendu, et c’était inévitable en raison de la cohérence entre notation et taux d’intérêt, l’agence Fitch vient d’abaisser la note de la France de AA- à A+.
L’agence américaine avait déjà placé le pays sous surveillance négative depuis un an. Au vu de la situation financière détériorée, le changement ne pouvait se réaliser que dans le mauvais sens, c’est-à-dire dans l’abaissement de la note.
Fragmentation politique
Évidemment, dans les circonstances qui prévalent aujourd’hui, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la France, et qu’il va falloir qu’elle tire les conséquences malgré la crise issue de la fragmentation politique actuelle.
L’on s’attend d’ailleurs à ce que les deux autres agences américaines s’alignent sur la position de Fitch, en l’occurrence pour Moody’s dont l’annonce est attendue le 24 octobre 2025, et le 28 novembre pour Standard & Poor’s.
La note A+ attribuée par Fitch signifie tout simplement que la France est moins bien notée, tout en demeurant un État fiable mais moins solide qu’avant pour rembourser ses emprunts, notamment à cause d’une dette interne trop élevée et d’un déficit budgétaire public important.
En clair, l’agence américaine envoie un message aux marchés financiers et aux investisseurs que la France, qui change de gouvernement régulièrement, ne peut pas faire de politique budgétaire et fiscale à moyen terme.
Elle ne pourra pas amorcer, avec une telle configuration politique, une réduction du déficit public en proportion du PIB et une baisse du ratio de dette publique.
Concrètement avec cette note A+, si la France venait à émettre de nouvelles obligations ou refinancer des dettes arrivant à échéance en 2025, elle devrait offrir alors un taux d’intérêt plus élevé que 3,48 %, qui est le taux de rendement des obligations françaises à 10 ans qui s’est établi juste après la chute du gouvernement Bayrou, pour que les investisseurs achètent ses titres.
Aussi, plus ce taux est élevé, plus les intérêts à payer par l’État français sur la dette seront coûteux. Autrement dit, une hausse de quelques dixièmes de point sur le taux se traduirait par des milliards d’euros de dépenses supplémentaires sur le service de la dette.
En conséquence, le gouvernement français doit soit accepter ces coûts financiers plus élevés, soit faire des économies en augmentant les impôts et en réduisant certaines dépenses. Sinon, il risque de creuser le déficit budgétaire, entrainant une nouvelle dégradation des finances publiques de la France.
On s’attend d’ailleurs à ce que la hausse des taux d’intérêt aggrave plus la crise sociale existante, surtout dans un contexte où la croissance est faible, la dette publique est élevée et la confiance politique est fragile.
Les conséquences sur la consommation et l’immobilier
En effet, le coût du crédit augmente pour les ménages et les entreprises du fait qu’emprunter devient plus cher. Les emprunts immobiliers (prêts à taux fixe ou variable) deviennent inaccessibles voir très contraignants, et les entreprises hésitent à investir car le financement coûte plus. Enfin, l’État paie plus cher pour se financer, donc il va devoir réduire certaines dépenses et augmenter les impôts.
Résultat de la course, la consommation des ménages ira vers une tendance baissière, alors qu’elle représente plus de la moitié du PIB de la France.
L’immobilier, qui est un secteur clé pour la création d’emplois, est extrêmement sensible aux taux d’intérêt. En 2023-2024, il y a eu déjà plusieurs dizaines de milliers d’emplois perdus dans les constructions neuves à cause de la crise immobilière. Si les taux continuent de peser sur le marché, la tendance pourrait s’aggraver.
Tous ces éléments peuvent exacerber la crise sociale déjà existante et surtout c’est toute l’économie du pays qui ralentit. En définitive, les finances publiques françaises, qui sont parmi les plus détériorées de la zone euro, se sont transformées en un véritable piège économique et social, mettant à mal l’État français et ses équilibres politiques. Une leçon à méditer !
*Brahim Guendouzi est Professeur d’économie à l’université de Tizi-Ouzou
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