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La Grande mosquée de Paris craint une stigmatisation accrue des musulmans en France

La Grande mosquée de Paris craint une stigmatisation accrue des musulmans en France

La montée des tensions au Moyen-Orient entre l’Iran et Israël porte le risque de l’embrasement de la région, mais aussi, pour la France, celui de l’importation du conflit et davantage de stigmatisation de la communauté musulmane, redoute la Grande mosquée de Paris.

Le recteur de la plus importante institution religieuse musulmane de France où vivent sept millions de musulmans a lancé, dimanche 14 avril, un appel à la paix et à la vigilance.

Estimant que la situation est d’une « gravité exceptionnelle » après les attaques lancées samedi par l’Iran contre Israël, Chems-Eddine Hafiz dit joindre sa voix à celle du Pape qui a « exhorté l’Iran et Israël à éviter toute action alimentant une spirale de violence », et ce, rappelle-t-il, « après avoir lancé un appel sans équivoque au cessez-le-feu à Gaza ».

La guerre à Gaza a ajouté « une dimension supplémentaire à cette tragédie, évoquant des motifs raisonnables de croire à des actes de génocide », lit-on dans l’appel.

La recherche d’une solution pacifique à la crise est davantage compliquée par l’interférence des grandes puissances qui soutiennent l’une ou l’autre des deux parties, les alliances et les intérêts géopolitiques, ajoute le recteur de la Grande mosquée de Paris.

M. Hafiz se soucie particulièrement d’éviter l’importation du conflit en France et de nouvelles stigmatisations des musulmans dans ce pays.

Le recteur de la mosquée de Paris appelle à éviter d’importer en France le conflit Iran-Israël

« Il est crucial qu’en France, nous ne prêtions pas le flanc à la stigmatisation dont nous sommes, hélas, souvent victimes », écrit le recteur de la Grande mosquée de Paris, appelant à agir pour « l’union des Français dans les moments d’épreuve » et à faire fi des « prises de positions politiques basées sur des sondages ou des opinions isolées ».

Chems-Eddine Hafiz rappelle dans ce sens qu’au début de la guerre à Gaza, il y a eu une tendance dans le paysage politique et médiatique français à vouloir importer le conflit sur le territoire français.

« Il serait plus que regrettable que certains continuent à chercher à diviser notre société en demandant aux uns et aux autres de prendre des positions belliqueuses » pour affermir l’obsession de « stigmatiser davantage les musulmans », met-il en garde.

Aussi, le recteur de la Grande mosquée de Paris appelle, « en ces temps difficiles », les musulmans de France à « continuer à prier pour la paix dans le monde, en commençant par Gaza » et pour que « les vies humaines soient préservées partout dans le monde, que les conflits se résolvent par le dialogue et que la justice prévale ».

Samedi soir, l’Iran a tiré de nombreux missiles et drones sur Israël, en représailles au bombardement par l’armée israélienne de son consulat à Damas, où 16 personnes, dont sept membres des Gardiens de la révolution, ont été tués, le 1ᵉʳ avril dernier.

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