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La Mosquée de Paris organise la riposte contre le populisme et l’islamisme en Europe

La Mosquée de Paris organise la riposte contre le populisme et l’islamisme en Europe

Créée à l’initiative du recteur de la Grande Mosquée de Paris, l’Alliance des mosquées, associations et leaders musulmans en Europe (Ammale), est une réplique d’envergure contre le populisme d’extrême-droite et l’islamisme en France et dans toute l’Europe.

À la tête de cette nouvelle organisation, Chems-Eddine Hafiz, le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP).

« C’est parce que nous sommes tous européens, nous sommes tous musulmans, nous sommes tous attachés aux valeurs musulmanes et européennes, c’est parce que nous avons tous des défis communs, nous devons tous nous unir », lance le recteur de la Grande Mosquée de Paris dans un appel à tous les musulmans d’Europe à la veille du premier séminaire organisé par l’Ammale, vendredi 19 avril, au sein de la plus importante institution religieuse musulmane de France.

À l’initiative de Chems-Eddine Hafiz, l’Ammale a été créée en octobre 2023 à Paris par des représentants d’organisations musulmanes de 17 pays d’Europe, après plusieurs mois de préparation.

Islamisme et populisme dans le viseur de la Grande mosquée de Paris

« Cette nouvelle instance a pour volonté d’unir les voix et les efforts des institutions et des personnalités musulmanes à travers l’Europe, en défendant le message véritable de l’islam, contraire à tout extrémisme, et en protégeant la dignité et la citoyenneté des musulmans du continent », a rappelé Chems-Eddine Hafiz vendredi en conférence de presse.

Le séminaire « interactif » a été organisé sous le thème « Espoirs et défis des musulmans en Europe » avec la participation de nombreuses personnalités appartenant à des organisations représentatives des musulmans de France, de Croatie, d’Allemagne, d’Autriche, d’Ukraine, du Royaume-Uni et de Suède.

Dans sa présentation de la rencontre, l’Ammale a identifié les deux principales « menaces existentielles » auxquelles font face l’Europe et « ses » musulmans : l’extrémisme populiste et l’islamisme.

L’Europe constitue pour les musulmans « une chance prodigieuse » par le fait que, explique l’Ammale, elle soit un « vivier pour la démocratie », un « modèle pour le respect des droits humains » et un « sanctuaire pour la paix ». De même que « les musulmans sont une richesse inépuisable » pour le continent.

Ce qui n’empêche pas la multiplication des « malentendus et des craintes », les deux nourris par « une inflation de désinformation et un déficit de communication », déplore l’Ammale.

La première rencontre de l’organisation survient à quelques semaines des élections européennes de juin prochain. Un scrutin sur lequel misent « les fascistes » pour « porter de nouveaux coups contre nos démocraties », met en garde l’Ammale, tandis que, ajoute-t-elle, les islamistes espèrent « un délitement de la société et porter des coups contre la paix des Nations ».

« Les deux se haïssent, s’alimentent mutuellement et œuvrent ardemment pour que l’Europe implose, pour qu’ils imposent leurs idéologies et leurs tyrannies », écrit l’organisation présidée par Chems-Eddine Hafiz.

Celui-ci et la Grande mosquée de Paris disposent d’un immense crédit à la fois auprès des musulmans de France et des autorités françaises. La veille du séminaire, jeudi 18 avril, la Grande mosquée de Paris a reçu la visite de la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé.

Islam en France : comment le Maroc tente de réoccuper le terrain perdu

Dans une déclaration à l’issue d’une séance de travail au sein de la mosquée, la responsable gouvernementale a plaidé pour l’échange et le dialogue, pointant le rôle néfaste des réseaux sociaux qui « nous enferment dans des bulles » alors que l’enjeu « c’est justement d’être confrontés à des gens qui pensent différemment de nous ».

Le même jour, la Grande mosquée de Paris a organisé un déjeuner en l’honneur de la député écologiste Sabrina Sebaihi pour ses efforts en faveur du travail de mémoire, nécessaire selon Chems-Eddine Hafiz « pour l’apaisement des relations entre la France et l’Algérie ».

La Grande mosquée de Paris est bien partie pour réussir là où de nombreuses institutions représentatives des musulmans ont échoué. Elle a pris une longueur d’avance significative sur le CFCM (Conseil français du culte musulman) qui est présidé par le Marocain Mohamed Moussaoui, éclaboussé par plusieurs scandales impliquant les services marocains.

Le Maroc tente de redorer son image qui a été sérieusement ternie par les scandales de corruption des députés européens et d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus des dirigeants et journalistes européens dont le président français Emmanuel Macron et le célèbre journaliste espagnol Ignacio Cembrero, en utilisant les mosquées, l’un des deux piliers de sa politique d’influence en France et en Europe.

Le Maroc, comme de nombreux pays, essaient de contrôler les associations qui gèrent les mosquées partout en Europe où les musulmans représentent une force électorale importante pour les dirigeants politiques locaux.

Dans ce contexte, le CFCM tente de reconquérir le terrain perdu en réagissant, avec virulence, à la montée de l’islamophobie en France, pour contrecarrer les projets de la Grande mosquée de Paris dans la lutte contre l’extrême droite et l’islamisme notamment le salafisme.

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