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La révolution des petits-fils de novembre 1954

La révolution des petits-fils de novembre 1954

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Le mouvement que vit actuellement l’Algérie appelé « Hirak chaabi » soit mouvement populaire est le fait des seuls jeunes connectés aux réseaux sociaux qui ont réussi à mobiliser non seulement la jeunesse mais aussi l’ensemble des populations non connectées.

C’est une jeunesse urbaine, instruite, engagée dans la mondialisation, progressiste et patriote. On note que 75% de la population algérienne a moins de 35 ans. Le fer de lance de cette cohorte est constitué en gros de 1 200 000 étudiants des universités, de plus de 400 000 autres dans les centres de formation et auxquels s’ajoute des milliers de diplômés de l’enseignement supérieur au chômage.

Les réseaux sociaux en sociologie désignent les différentes relations entre les individus et la manière dont celle-ci se structurent et comment ses différentes relations permettent de comprendre les comportements de ces individus dans le réseau ainsi tissé.
Mais,  aujourd’hui ils désignent un réseautage social qui à travers Internet permet de maintenir la communication avec des connaissances (famille, amis, collègues de travail, nouvelles personnes choisies au hasard ou intentionnellement…). Toutes ces personnes échangent entre elles des messages publics ou privés, des photos, des vidéos ou des jeux.

Le plus important des réseaux sociaux est Facebook qui est un réseau social facile d’accès et son inscription est gratuite. Grâce à Facebook, il est possible d’organiser un événement : on peut le nommer, indiquer le lieu et la date à laquelle il se déroule et en choisir les invités. Ce réseau inclut également un système de messagerie instantanée pour discuter en ligne avec ses contacts et permet également de former des groupe de réflexion, d’amitié, de lobbying… à partir de n’importe où et par n’importe quel moyen (ordinateurs, tablettes, smartphones).

Pour pouvoir utiliser les réseaux sociaux, un individu doit tout d’abord s’inscrire et créer son propre profil et matérialiser sa présence par sa page personnelle. Il peut ensuite demander à un autre membre d’être son ami, pour que ces deux individus puissent créer un lien entre eux. De proche en proche, un membre peut se lier aux amis de ses amis et le réseau va se transformer en une gigantesque toile qui peut atteindre des millions de personnes qui partagent les mêmes hobbies et les mêmes idées et créer un véritable mouvement d’opinion actif dans la vie réelle. C’est la véritable force des réseaux sociaux qui n’ont ni véritable guide -sauf quelques influenceurs éphémères- ni orientation prédéfinie et peuvent mobiliser des millions de personnes en très peu de temps.

Les aspirations de la jeunesse connectée

« La Harga » (l’immigration clandestine) est le signe le plus éloquent du désespoir de cette jeunesse. Elle est presque devenue «un effet de mode» pour ces jeunes, la jeunesse rêve tant de partir n’importe où et par n’importe quel moyen. Les jeunes sont à la recherche d’un avenir meilleur sous d’autres cieux. Ils désespèrent de leur pays et ne pensent pas que la classe politique en place serait capable de leur assurer un jour un meilleur avenir. Ils pensent que l’Algérie est condamnée à vivre éternellement sous ce régime politique qui sévit depuis l’indépendance du pays et qui a refusé la citoyenneté et la démocratie aux précédentes générations.

 Mais pour certains d’entre eux qui sont restés en attendant peut-être de partir un jour, l’ouverture que permet les réseaux sociaux les invite à vivre virtuellement la mondialisation, à partir de leur univers clos. Ainsi ils partagent pleinement avec la jeunesse mondiale,  essentiellement leurs soif pour la science, le cinéma, la musique et la mode en premier lieu, mais également les idées progressistes de défense des droits de l’homme, du climat ou parfois  les idées complotistes selon leur inclinaison. Ils sont contrairement  à leurs ainés, tout en apparaissant comme vivre cet état virtuellement, ancrés en réalité dans la mondialisation dans laquelle ils se sentent acteurs à travers les réseaux sociaux. Ils sont pleinement dans le monde de leur siècle alors que les dirigeants actuels sont restés dans l’idéologie et le confort de la « légitimité révolutionnaire », de la guerre froide et des mouvements de libération du siècle dernier et prônant  une morale sclérosée teintée de religiosité rigoriste et d’enferment des jeunes et de la femme dans des schémas éculés.

Le mouvement fondateur du 22 avril 2019

Personne n’a vu venir cette lame de fond déferler ce vendredi 22 février 2019 qui a traversé tout le pays venant des coins les plus reculés du désert de -Tinzaouatine à la frontière malienne à 550 Km au Sud de Tamanrasset qui n’a jamais connu auparavant aucun mouvement social- aux grandes villes du Nord et d’Est en Ouest avec les mêmes mots d’ordre et les mêmes slogans : non au cinquième mandat, démocratie pour tourner la page du règne agonisant de Bouteflika vécu comme une humiliation national. Ils refusent que le pays soit dirigé par une gérontocratie incompétente qui bouche leur horizon et gaspille éhontément ses richesses.

Que veut ce mouvement spontané :

En premier lieu, le départ immédiat du Président Bouteflika, tout en marquant généralement du respect et de la compassion pour sa personne, considéré comme le parrain d’un régime mafieux ; c’est la revendication principale affirmée et maintenue durant 5 marches sans faiblesse ni concession.

Ce mouvement laisse voir parfois explicitement mais souvent implicitement que son idéal est avant tout la reconnaissance de la citoyenneté, la démocratie et les libertés individuelles et collectives garantie par un Etat de droit. Aucune idéologie n’est mise en avant,  ni laïcité, ni islamisme, ni féminisme, ni régionalisme, ni revendication identitaire ou linguistique. Ces maux ont miné depuis plus de cinq décennies toute avancée démocratique et sociale dans le pays tant leur charge idéologique et  affective étaient pesantes et paralysantes au point qu’ils ont engendré un système politique autiste et immobile, géré par des oligarques prédateurs et gloutons se préoccupant uniquement de leur clan et au mieux de leur famille.

La mobilisation s’est faite à travers essentiellement Facebook qui devient ainsi le plus puissant parti du pays, lui qui était brocardé par les tenants du pouvoir qui l’accusait de tous les maux dont ils affublaient également cette jeunesse (dépravée, droguée, violente, irrespectueuses des valeurs ancestrales …). La jeunesse connectée n’a pas seulement mobilisé ceux qui étaient branchés sur Facebook mais l’ensemble de la population toutes catégories sociales confondues : des vieux, des femmes jeunes et âgées, des entrepreneurs, des islamistes et autres. Certaines sources ont estimés le nombre des manifestants à près de 21 000 000 de personnes ce 22 mars et chaque vendredi le nombre des manifestants augmentait. Par leur nombre impressionnant les marcheurs ont forcé les barrages de police et reconquis les rues d’Alger qui était interdites aux manifestants depuis 2001.

Les marches se déroulent dans une ambiance « bon enfant » ou toutes les catégories sociales se côtoient, des consignes via les réseaux ont défini son format. Elle sera pacifique, respectueuse des femmes, des familles et doit veiller à préserver l’environnement et surtout aucune violence à l’égard des forces de l’ordre avec le slogan « Police, Armée Khawa Khawa » (nous sommes des frères) et aucune atteintes aux biens publics ou privés avec un haut degré de civilité et de sagesse. A la fin de chaque manifestation les rues sont nettoyées, durant la marche de l’eau et parfois de la nourriture sont distribués aux manifestants par les riverains ou des groupes organisés. Des secouristes, portant des brassards verts, sont présents pour venir en aide aux personnes en détresse et se pressent d’ouvrir la voie aux ambulances dans un esprit de solidarité chevaleresque.

D’ailleurs, dès le deuxième vendredi, malgré une foule très nombreuse, les commerces et services publics sont restés ouverts. La confiance est revenue, la peur est vaincue et les Algériens se retrouvent dans cette jeunesse belle, rebelle et patriote. Elle a un sens politique aigue et va droit à l’essentiel contrairement à ses ainés qui se sont épuisés en vain dans les combats identitaires et idéologiques. Tous les slogans qui peuvent diviser sont bannis et la peur de la récupération islamiste à l’annonce des rassemblements le vendredi après la prière s’est révélée sans substance, d’ailleurs les Kamis et les Djelbabs (Tchador local) présents dans les manifestations étaient minoritaires.

Le pouvoir dans l’impasse   

Le mouvement du 22 février a placé le pouvoir algérien dans une impasse.

D’ailleurs, celui-ci avait considéré dans un premier temps comme à son habitude que répondre au mouvement est une capitulation et commence par proposer que le Président maintient sa candidature pour un cinquième mandat mais abrègera celui-ci après avoir lancé les réformes et se retirera au bout d’une année ou deux. Après la deuxième semaine de protestation, la candidature de Bouteflika est retirée et les élections sont annulées et il va proposer une feuille de route censée répondre « aux demandes du peuple ». A travers cette feuille de route, il veut garder la main en assurant qu’il va mener ce changement avec Bouteflika et sa camarilla au pouvoir jusqu’à la prochaine élection présidentielle sans en fixer des échéances précises. Il affirme qu’il va mener les réformes démocratiques en si peu de temps alors que durant les vingt années de son règne il a pratiqué l’exclusion et fermer tous les champs d’expression libres.

Mais il persiste à poursuivre sa propre feuille de route qu’il confirme le 18 Mars 2019 après la grande manifestation du 15 mars, ce qui est considéré par ces millions de marcheurs comme une ruse pour perdurer au pouvoir. Cette feuille de route est perçue par la rue comme une provocation suicidaire au moment où plus de 17 millions de personnes l’on déjà retoquée à travers la marche du 13 mars 2019 qui peut être considérée comme un référendum. Celle-ci est considérée d’ores et déjà comme la plus importante manifestation politique dans le monde.

Et maintenant ?

Le pouvoir autiste louvoie et compte sur un essoufflement du mouvement populaire qui maintient sa principale revendication depuis cinq vendredis de suite à savoir le départ de Bouteflika et de sa coterie appelée « le Régime » avec comme slogan « Régime Dégage » ce régime est un enchevêtrement d’intérêts mafieux entre politiciens, généraux, services spéciaux, hommes d’affaires et la famille du Président.

Pour faire aboutir ses revendications le « Hirak » ne doit surtout pas tomber dans le piège du vide juridique en s’écartant de la Constitution actuelle malgré ses imperfections comme l’a fait le 11 mars 2019 M. Bouteflika en annulant sans motif constitutionnel les élections et sans recourir au Conseil Constitutionnel.

Il faut se garder de plonger le pays dans une transition sans fin qui permettra aux forces extérieures et au tenant du régime de s’impliquer et détourner le mouvement. Il faut s’attendre que la transition soit certainement longue et ne se fera pas la fleur au fusil.

Le Président doit partir à l’issue de son mandat mais auparavant il devra signer deux décrets le premier nommant une personnalité indépendante pour constituer un Gouvernement consensuel de transition qui organisera les élections et le second concerne la nomination d’une personnalité également en dehors du sérail pour présider une commission électorale indépendante qui supervisera et fixera la date des élections qui devront se dérouler dans les six mois. En cas de vacance du pouvoir  cette responsabilité devrait échoir au Président du Sénat qui convoquera des élections au bout de 3 mois en cas de démission du Président ou à la fin de son mandat. Car en dehors des urnes toute personnalité proposée sera récusée par une partie ou une autre créant ainsi un climat de confusion et une perte de temps inutile et préjudiciable au pays et à son économie.

Le Président élu aura pour tâche principale de mettre en place les institutions de la nouvelle République et l’instauration de la démocratie nécessaire et une véritable décentralisation pour revigorer les assemblées élues localement à travers une nouvelle Constitution. En tout état de cause il devrait veiller à ce que la transition ne puisse pas durer plus d’une année.

Les urgences économiques

Transition ou pas il y a aujourd’hui des urgences économiques qu’il est nécessaire de prendre en charge rapidement. Comme pour la réforme des institutions politiques (lois sur les libertés, indépendance de la justice …) dans le domaine économique des mesures urgentes doivent être prises rapidement.

D’abord le cœur de la bataille économique est la restructuration et la modernisation du système financier ( Fiscalité, Bourse, terminaux de paiement, e.banking, digitalisation,  …) pour offrir aux entreprises des instruments de financement souples en dehors des crédits bancaires et faire jouer aux banques leur véritable rôle dans l’économie en prenant des risques et il devrait également offrir au Trésor public des sources fiables de financement.

La Banque Centrale devra retrouver son indépendance et le Conseil de la Monnaie et du Crédit devra être réhabilité. Il est important que ces deux instruments retrouvent leur indépendance pour échapper aux fluctuations politiques et qu’ils puissent veiller sur l’utilisation efficiente des réserves monétaires extérieures du pays et piloter les instruments nécessaires pour contrer l’inflation et réguler le système bancaire et débureaucratiser sans délai les pratiques financières.

Il est également vital d’arrêter sans délai  le recours au financement du Trésor par la « planche à billet » et recourir au financement extérieur pour les grands projets en se tournant vers les institutions financières multilatérales notamment la Banque Africaine de Développement (BAD) dont l’Algérie est un important contributeur et aux lignes de crédit de pays amis pour le financement de projets rentables et exportateurs. Une nouvelle doctrine en matière d’endettement extérieur devrait voir le jour qui devra tenir compte des expériences passées et nous éviter de recourir encore une fois au FMI.

Par ailleurs, il est urgent de mettre à plat le système des subventions et verser directement aux nécessiteux et aux petits salaires un revenu adéquat au lieu de soutien des prix sans discernement.

Concernant les subventions des programmes de soutien à l’agriculture, ils devront être évalués chaque année pour vérifier leur efficacité. Ces programmes gagneraient à être réorientés de plus en plus vers ce qui est appelé la « boite verte » pour ne pas fausser la concurrence et agir sur les prix. Il y a lieu dans ce domaine d’organiser rapidement les circuits de distribution des produits agricoles et de la pêche, de revoir le dispositif des marchés de gros, en favorisant l’éclosion de grandes centrales de distribution orientées en particulier vers l’exportation de ces produits.

D’autre part, le logement devra être considéré comme une activité économique rentable et si il y a des subventions à accorder aux nécessiteux elles devront concerner seulement les loyers en modulant le montant de l’aide en fonction des revenus ou pour les logements neufs offrir des garanties aux banques au lieu et place des acquéreurs. L’Etat distributeurs de logements gratuits pour asseoir la légitimité des gouvernants ou acheter la paix sociale devrait disparaitre avec le « le Système ».

Il est absolument vital d’améliorer sans délai le climat des affaires pour désidéologiser et débureaucratiser l’économie et en premier lieu supprimer les autorisations pour les investissements et le monde des affaires en général (la règle Bouteflekienne du 51/49, CPE, ANDI, licences d’importation, quotas …) en laissant jouer les règles de la concurrence mais en instaurant une régulation adéquate qui préserve les intérêts supérieurs de l’Etat notamment dans les secteurs stratégiques (pétrole, gaz, électricité, pétrochimie, mines).

Il s’agit de mettre fin au réflexe bureaucratique qui veut que tout est interdit sauf ce qui est explicitement autorisé par les textes et le remplacer par tout est autorisé sauf ce qui est interdit par la Loi.

L’amélioration du climat des affaires est un gage donné aux investisseurs locaux et aux capitaux étrangers de venir investir dans notre pays et créer la richesse et des emplois pour notre jeunesse. Il s’agit de rendre notre pays attractif aux IDE (Investissements directs étrangers). Il faudrait pour cela mettre en place un programme qui permettra à l’Algérie de figurer honorablement dans le classement de « Doing Business » de la Banque Mondiale, à très court terme. Ce classement véritable baromètre pour le monde des affaires permet de situer réellement les pays dans l’attractivité des territoires pour minimiser les risques. En réalité cela nous permettra d’entrer dans une normalité économique qui nous fera quitter définitivement les schémas économiques des années 1970 celles du « socialisme spécifique » qui ont perduré jusqu’à ce jour.

Le foncier industriel continuera à être l’obstacle majeur pour l’investissement c’est pourquoi pour des raisons d’efficacité la réalisation et la gestion des zones industrielles devraient revenir aux entreprises qui pourront les financer et l’Etat et les collectivités locales se chargeront de leur programmation et leur localisation.

Il s’agira également au plus tôt de désengager l’Etat de la sphère économique (y compris l’industrie militaire) en instaurant un Fonds Souverain qui gérera en toute indépendance les actifs publics et il pourra prendre des actions à l’étranger et il n’aura qu’un seul critère de gestion c’est de faire fructifier ces actifs pour réinvestir les bénéfices en Algérie. Il sera indépendant du Gouvernement et rendra des comptes annuellement devant le Parlement.

L’Etat gestionnaire devra céder la place à l’Etat visionnaire se projetant dans l’économie numérique et les défis industrielle du XXI ème siècle entrainant dans ce mouvement les entreprises et la jeunesse, il sera  le régulateur de toute l’activité économique, le protecteur du pouvoir d’achat du citoyen et également de sa santé et de l’environnement.

Les autres dossiers économiques qui sont aussi importants notamment la politique énergétique nécessiteront des concertations et parfois un consensus et seront du ressort du Président élu. Il est important de réveiller durant cette période le CNES (Conseil national économique et social) organe tripartite- syndicat, patronat, experts + administration) avec du personnel renouvelé et rajeuni pour avoir des avis éclairés et consensuels.

La transition si elle permet d’observer une pause politique salutaire pour refonder une nouvelle Algérie, ne permet aucune pause sur le front économique qui au contraire doit accélérer ses réformes et éviter les couacs dans ce domaine qui auront des répercussions immédiates sur la vie quotidienne des citoyens (pénuries, chômage, troubles sociaux …).

La population fait confiance à cette jeunesse organisée, consciente de ses responsabilités historiques, qu’elle croit capable d’instaurer une nouvelle république qui protège les droits, restaure la citoyenneté et libère les espaces d’expression publique pour tourner définitivement la page du détournement de la voix du peuple par le régime putschiste instauré après l’indépendance par Ben Bella et Boumediene contre le GPRA.

Cette jeunesse éduquée mobilise en se présentant comme le continuateur des promesses du 1er Novembre 1954 en réhabilitant le respect du citoyen, le patriotisme et la solidarité. On peut les considérer, aujourd’hui comme les véritables continuateurs de l’esprit de Novembre 1954. On peut les appeler « les petits fils de la Toussaint » pour paraphraser l’historien français Yves Courrière qui avait titré son célèbre ouvrage consacré aux chefs de la Révolution algérienne « les fils de la Toussaint ». Leur action est exemplaire et on peut la considérer comme historique probablement de même portée que l’appel du 1er Novembre 1954 et rendre hommage à tous ces jeunes anonymes pour leur sens politique aigu de l’Histoire  et leur patriotisme. Ceci est un acquis précieux pour l’Algérie et un gage de réussite pour l’avenir.


*Docteur en Economie Université de Grenoble

Ancien Directeur Central au Ministère de l’Industrie

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