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La société civile dévoile sa feuille de route pour « une République algérienne nouvelle »

La société civile dévoile sa feuille de route pour « une République algérienne nouvelle »

TSA

La société civile a dévoilé, ce samedi 15 juin, le contenu d’une feuille de route politique qu’elle propose pour « sortir le pays de la crise ».

Le document a été présenté lors de la Conférence nationale des dynamiques de la société civile organisée au siège national du CNAPEST à Alger. Les organisateurs n’ont reçu l’autorisation de l’administration que dans la matinée de samedi presque à l’heure retenue pour le début des travaux, entraînant un retard avant l’ouverture de la Conférence.

Sadek Dziri, président de l’UNEPEF (Union nationale des personnels de l’éducation et de la Formation), qui a présidé la séance, a précisé que les associations, les syndicats et les organisations de la société civile se sont réunis à quatre reprises depuis le 18 mai 2019 à l’initiative de la Confédération des syndicats autonomes (CSA).

Il a rappelé que les cinq dynamiques de la société civile sont les syndicats (éducation et santé principalement), le Collectif de la société civile pour la transition démocratique, le collectif Amel des associations religieuses, le Forum civil pour le changement et le collectif de l’Association des Oulémas.


« Nous ne représentons pas l’ensemble de la société civile, mais nous devions nous rencontrer. Chacun a son orientation et sa pensée. Nous avons réussi en tant qu’Algériens à nous mettre à la même table pour débattre de la situation politique dans le pays. Nos idées se sont rapprochées au fur et à mesure jusqu’à la quatrième rencontre qui a abouti à une initiative politique pour contribuer en tant que société agissante qui propose des solutions à la crise. La société civile doit retrouver sa position de leader dans la structuration et la représentation de la société. Elle doit être sa voix en défendant ses revendications en les transformant en projets à proposer à la classe politique et à l’Etat », a déclaré Sadek Dziri.

Il a indiqué que deux idées majeures s’affrontaient lors des débats : l’organisation de l’élection présidentielle ou l’élection d’une Assemblée constituante avant la tenue de la présidentielle.

Me Nourredine Benissad s’exprime sur la conférence de la société civile


 

« Une période de transition de six mois à une année »

Dans la feuille de route distribuée aux 200 présents dans la salle, la société civile propose la désignation d’une personnalité nationale ou d’une instance présidentielle consensuelles pour diriger la période de transition «aux fins de revenir au processus électoral dans une période allant de six mois à une année ».

Elle propose aussi la désignation d’un gouvernement de compétences nationales pour gérer les affaires courantes et la création d’une instance indépendante pour l’organisation des élections qui aura à « proclamer les résultats et garantir les mécanismes de supervision ».


 

La société civile appelle également à l’ouverture d’un dialogue national global avec les « dynamiques de la classe politique, de la société civile, des personnalités nationales et des animateurs du hirak, à propos de la situation politique, économique et social du pays pour sortir avec des moyens de régler la crise ».

Abdrahamne Araar président du réseau Nada et porte parole du Forum de la société civile


 

Le dialogue sera couronné par la tenue d’une Conférence nationale. « Accélérer la transition démocratique douce selon un processus électoral consacre la rupture avec l’autoritarisme et la corruption et garantit la construction d’institutions légitimes et crédibles. La réussite de ce processus politique exige la préparation d’un climat général où seront exercés les droits et les libertés individuelles et collectives et où seront respectés les droits humains, à travers des mesures d’accompagnement de l’action politique, en vue de consolider la confiance par les citoyens et s’assurer de leur engagement effectif dans ce processus national historique », est-il souligné dans la feuille de route de la société civile qui appelle toutes « les forces agissantes » à se regrouper autour de cette initiative pour « la concrétiser et la faire réussir ».

« La situation politique du pays aboutit presque à une impasse »

L’objectif est de sortir de la crise et d’aller vers « une République algérienne nouvelle » qui répond aux « revendications populaires légitimes ».

La société civile estime que la crise politique que connaît l’Algérie impose à toutes « les forces vives », à partir de leurs héritages militants, de proposer des solutions pour concrétiser les revendications du hirak populaire pacifique.

Said Salhi, vice-président de LADDH


 

« La situation politique du pays aboutit presque à une impasse qui nous oblige en tant que société civile faisant partie de cette patrie et impliquée dans le hirak de répondre à l’appel du devoir national car conscient de la dangerosité de la période actuelle. Nous assumons nos responsabilités devant le peuple et devant l’Histoire. Nous voulons aller vers une période historique bâtie sur la souveraineté populaire et faire des propositions concrètes avec des étapes claires », explique la société civile.

Un débat a été ouvert pour étudier « les mécanismes » de l’application de cette feuille de route.

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