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La Turquie poursuit son offensive contre les kurdes de Syrie

La Turquie poursuit son offensive contre les kurdes de Syrie

Ankara continuait de bombarder dimanche une enclave kurde dans le nord de la Syrie au deuxième jour d’une vaste offensive marquée par des tirs de roquettes contre une ville frontalière turque dans une apparente riposte.

Des rebelles syriens appuyés par Ankara ont commencé à avancer en direction d’Afrine, une enclave kurde contrôlée par les Unités de protections du peuple (YPG) que l’artillerie turque continuait de pilonner dimanche, selon l’agence de presse étatique turque Anadolu.

Dans la nuit de samedi à dimanche, quatre roquettes tirées depuis des zones contrôlées par les YPG ont frappé la ville frontalière turque de Kilis, faisant un blessé léger, d’après l’agence de presse Dogan, ajoutant que des batteries turques avaient immédiatement riposté.

L’offensive turque, baptisée opération « Rameau d’olivier », risque de tendre davantage les rapports entre Ankara et Washington: les Etats-Unis soutiennent en effet une coalition arabo-kurde, dont font partie les YPG, pour combattre le groupe Etat islamique.

Cette opération a débuté samedi à 14H00 GMT, avec un bombardement aérien d’envergure mené par 72 appareils qui ont frappé plus de 100 cibles, dont l’aéroport militaire de Minnigh, selon l’armée turque.

Un porte-parole des YPG a affirmé que dix personnes, pour la plupart des civils, avaient été tuées dans ces frappes. L’armée turque affirme pour sa part n’avoir touché que des « terroristes », expression par laquelle elle désigne les combattants kurdes.

Un correspondant de l’AFP a vu quatre pièces d’artillerie turque faire feu dimanche matin en direction de villages de la région d’Afrine. Un autre correspondant de l’AFP à Afrine a vu un avion bombarder la partie occidentale de l’enclave dimanche.

Pays voisins informés 

Les menaces d’intervention turque avaient suscité l’inquiétude à Washington : « Nous ne pensons pas qu’une opération militaire (…) aille dans le sens de la stabilité régionale », avait averti vendredi le département d’Etat.

Face à cette offensive turque, la Russie a appelé à la « retenue », alors que la Syrie avait affirmé jeudi qu’elle abattrait tout appareil militaire turc s’aventurant dans son espace aérien.

Mais les analystes estiment qu’aucune offensive majeure ne peut être lancée en Syrie sans l’aval de la Russie, présente militairement dans la région et qui entretient de bonnes relations avec les YPG.

Le ministère russe de la Défense a annoncé samedi que les militaires russes déployés dans la zone d’Afrine avaient quitté leurs positions.

Le chef de l’armée turque, le général Hulusi Akar, et celui des services de renseignement, Hakan Fridan, se sont rendus à Moscou jeudi pour des entretiens.

La Turquie a affirmé samedi que son pays tenait le président syrien Bachar al-Assad informé « par écrit » de son offensive, ce que le régime syrien a nié, dénonçant une « brutale agression de la Turquie sur Afrine ».

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