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L’accord gazier entre Israël et l’Égypte, nouvelle étape dans les relations entre les deux pays

L’accord gazier entre Israël et l’Égypte, nouvelle étape dans les relations entre les deux pays

Le premier ministre israélien Benjamin Natanyahu, a annoncé ce lundi que son pays a conclu un accord « historique » pour l’exportation de gaz naturel vers l’Egypte, rapporte l’AFP.  « Cela va rapporter des milliards dans les coffres de l’État », a affirmé Natanyahu sans donner plus de détails.

L’accord a été conclu par un consortium, comprenant le groupe énergétique israélien Delek et le groupe américain Noble Energy, avec la compagnie égyptienne Dolphinus pour la fourniture de 64 milliards de m3 de gaz extrait des champs offshore Leviathan et Tamar en Méditerranée. Le montant du contrat devrait atteindre 15 milliards de dollars.

La signature de cet accord gazier « historique » représente une nouvelle étape dans le renforcement des relations entre Israël et l’Égypte. Les relations entre les deux pays sont en effet au beau fixe depuis l’ascension au pouvoir du général Abdelfattah Al-Sissi en juillet 2013 lors du coup d’État contre le président islamiste Mohamed Morsi.

Israël avait d’ailleurs soutenu le putsch et fait campagne auprès du gouvernement américain pour éviter qu’il n’impose des sanctions à l’Égypte suite à la répression ayant eu lieu durant le coup d’État.

Les relations très proches entre l’Égypte et Israël se sont également manifestées ces dernières années dans le cadre de la coopération sécuritaire. Début février, le New York Times a révélé que l’armée israélienne mène une série de frappes aériennes sur le territoire égyptien, dans le Sinaï précisément contre l’État Islamique, et ce avec la bénédiction du président Al-Sissi.

Plus de cent raids aériens ont ainsi été menés depuis novembre 2014 par des avions israéliens banalisés contre les combattants daechistes dans la région, souvent au rythme de plus d’un raid par semaine. La mobilisation de l’armée israélienne avec le feu vert du président Al-Sissi sur le territoire égyptien est venue en réponse à l’incapacité de l’armée égyptienne à endiguer la progression de l’État islamique dans la région du Sinaï. Ni le gouvernement israélien ni le gouvernement égyptien n’ont démenti ces révélations.

L’accord gazier signé avec Israël permet à l’Égypte de réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’Arabie saoudite, qui représente 40% des importations de produits pétroliers de l’Égypte. En octobre 2016, le géant saoudien Aramco avait décidé de suspendre la livraison à l’Égypte de 700.000 tonnes de produits pétroliers. Motivée par des décisions purement politiques suite à un désaccord sur le dossier syrien, la suspension saoudienne durera cinq mois, asphyxiant l’Égypte.

L’approvisionnement finira par reprendre en avril 2017, et l’épisode aura semble-t-il été assez traumatisant pour pousser l’Égypte à conclure un accord avec Israël.

L’annonce de cet accord intervient dans un contexte régional explosif marqué par les tensions entre Israël et l’Iran, et les attaques militaires israéliennes contre les Palestiniens et la Syrie. Et le blocus imposé par l’Arabie saoudite et ses alliés dont l’Égypte contre le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme. L’Égypte préfère aussi s’approvisionner en gaz d’Israël au lieu d’acheter du gaz algérien alors que Sonatrach cherche de nouveaux clients en Asie.

Loin de la rhétorique anti-israélienne nourrie à l’opinion publique par les autorités égyptiennes, l’accord gazier prouve que le pragmatisme règne dans les rapports entre l’Égypte avec ses pays voisins.

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