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L’actrice et chanteuse Djamila est morte, des artistes lui rendent hommage

L’actrice et chanteuse Djamila est morte, des artistes lui rendent hommage

L’artiste kabyle Na Djamila, de son vrai nom Djoher Bachène, a tiré sa révérence, mardi, à l’âge de 89 ans, après une longue carrière artistique, lors de laquelle elle s’est particulièrement distinguée dans le style musical kabyle « Achwiq », qui a fait connaitre sa voix particulière à travers tout le pays.

Talentueuse et polyvalente, Na Djamila a également marqué de son empreinte plusieurs œuvres dramatiques et cinématographiques, donnant au public l’image d’une femme charismatique.

L’artiste qui comptait également parmi les plus anciennes animatrices de la chaine II de la radio nationale, en étant notamment membre de sa chorale, créée par Cheikh Noureddine et en participant à l’émission « Tarbaat El khalath », quitte ce monde en laissant un valeureux héritage d’œuvres artistiques.

« Sa disparition est une véritable perte pour l’art algérien et la chanson kabyle authentique », témoignent ses collègues, écrit l’agence officielle.

Pour Abdelkader Ben Daamache, directeur de l’Agence algérienne du rayonnement culturel (AARC), Na Djamila était connue pour son énergie débordante et ses différents talents, choisissant, en parallèle à sa carrière musicale, d’investir le monde du cinéma, où elle a excellé dans l’interprétation de plusieurs rôles dans des œuvres cinématographiques célèbres à l’instar de « la colline oubliée » d’Abderrahmane Bouguermouh, « les Hors la loi » de Toufik Fares, « les vents des Aurès » de Lakhder Hamina et d’autres films du petit écran, aux côtés de Mohamed Hilmi et Kadri Sghir.

Dans les années 1940, l’artiste rejoint la Radio nationale où elle anime des émissions destinées aux enfants et aux femmes.

Évoquant l’expérience radiophonique de Na Djamila, son collègue à la radio, Boudjemaa Rabah dira qu' »elle débordait d’énergie, cherchant toujours à donner le meilleur », car l’art représentait pour elle une véritable passion et constituait une compensation pour les années de souffrance endurées dans sa jeunesse.

Il se remémore, à cet effet, les tournées musicales de Na Djamila, organisées à l’aube de l’indépendance dans les différentes villes d’Algérie, en compagnie des stars de la chanson algérienne de l’époque, lors desquelles elle a interprété ses célèbres chansons « Thamurth Ledzayer » et « yekfa Amirouche ».

Il évoque également l’émission « Nouba el khalath » qu’elle présentait aux côtés de la grande diva de la chanson kabyle Cherifa, accompagnées de la chorale féminine de la radio, un tournant décisif dans sa carrière qui lui a valu l’admiration et la reconnaissance des auditrices durant plusieurs décennies.

Pour sa part, le chanteur et compositeur Arezki Bouzid se souvient avec nostalgie de sa première rencontre à la radio avec cette « brave » femme, membre de la chorale féminine de la radio, qui l’a accompagné dans ses premières chansons. Par sa belle voix et sa beauté naturelle, Djamila l’a également accompagné lors de ses différentes tournées artistiques organisées à l’aube de l’indépendance.

M. Arezki se rappelle, avec fierté, du concert organisé par la commune d’El Biar en septembre 1962, pour la célébration de la fête de l’indépendance (5 juillet 1962), lors duquel Na Djamila a chanté sa célèbre chanson révolutionnaire « Thamurth Ledzayer » (mon pays l’Algérie).

Par ailleurs, le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement et ministre de la Culture par intérim, Hassan Rabehi a adressé un message de condoléances à la famille de la défunte, dans lequel il a affirmé que « Djamila a contribué durant toute sa carrière artistique à la préservation et à la promotion du patrimoine amazigh, excellant dans l’interprétation de ses chansons dédiées au pays et aux émigrés ».

Na Djamila est décédée, mardi à l’âge de 89 ans, des suites d’une longue maladie.

Na Djamila est née le 2 mai 1930 à Ait Bouhouni, daïra d’Azazga (wilaya de Tizi-Ouzou).

Elle entame sa carrière en 1951, d’abord comme animatrice à la chaine II de la Radio algérienne puis comme chanteuse.

Écrivant elle-même les textes de plusieurs de ses chansons, Djamila connaîtra, à partir de 1953, le succès avec « Abahri », « Aya Assas EL Djamaâ » et « Arnouyas Amane Akhali », avant de rejoindre la chorale féminine de la radio.

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