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L’afflux de migrants en provenance du Maroc inquiète l’Espagne

Près de 15.000 migrants sont entrés de manière illégale en Espagne cette année, dont 11.000 ayant été secourus de radeaux en provenance des côtes marocaines, rapporte The Financial Times qui cite le ministre de l’Intérieur espagnol, Juan Ignacio Zoido. Ces nombres représentent une hausse des arrivées de migrants en Espagne de l’ordre de 88% durant les huit premiers mois de l’année 2017.

Une situation qui inquiète les autorités espagnoles craignant que la situation ne soit que la conséquence des efforts effectués pour contrer l’afflux de migrants entre la Libye et l’Italie.

De vastes groupes de migrants ont installé des camps dans les forêts près de Ceuta, enclave de l’Espagne sur le continent africain. Armés de cutters métalliques et de crochets, les migrants ont effectué des tentatives répétées pour ouvrir une brèche dans les murs entourant l’enclave, a affirmé le ministre espagnol. Au moins 4500 personnes ont forcé le passage vers Ceuta et Melilla, l’autre enclave espagnole au Maroc.

Bien que ne disposant de données sur le nombre d’arrivées de migrants transitant par le Maroc, la responsable de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Maroc, Ana Fonseca, estime qu’un nombre croissant de personnes sont arrivés cette année. Nombre d’entre eux viennent au Maroc par avion, prenant avantage de l’absence de visa entre le Maroc et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Ceux qui n’ont pas les moyens effectuent le périple à travers le Sahara, passant par l’Algérie avant d’infiltrer la frontière vers le Maroc.

« Nous avons noté une augmentation dans la demande de nos services des subsahariens, notamment de l’aide médicale et humanitaire », a indiqué Ana Fonseca, précisant qu’il n’est pas clair si l’augmentation soit liée aux efforts de diminuer l’afflux par la Libye. Le Maroc demeure toutefois considéré comme une route plus sûre pour les migrants que la Libye, où ils risquent la torture, les enlèvements et les violences sexuelles de la part des groupes armés.

Au Maroc, les migrants affirment ne pas faire face à beaucoup de pression de la part des autorités, rapporte le Financial Times. Rabat a tenté de trouver un équilibre entre les pressions de ses partenaires européens désirant moins d’immigration avec sa volonté de nouer des liens économiques et politiques plus étroits avec l’Afrique. En résultat, le Maroc a de manière périodique offert aux migrants l’opportunité d’obtenir une résidence légale dans le royaume. Environ 25.000 Africains prennent avantage du programme depuis son lancement en 2014.

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