Économie

L’Algérie abandonne le colza pour le tournesol

La culture des graines oléagineuses n’est pas très développée en Algérie.

La filière bénéficie néanmoins de plus d’attention pour son caractère stratégique, notamment depuis la crise induite par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, deux gros producteurs mondiaux.

Après des expériences dans la culture du colza, l’Algérie a décidé de réorienter les efforts vers le tournesol.

Cette nouvelle option a été confirmée par le ministre de l’Agriculture, Abdelhafid Henni, qui a fait un état des lieux du secteur ce lundi 12 décembre dans l’émission de la chaîne 3 de la radio algérienne, « l’invité de la rédaction ».

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Le ministre a expliqué qu’il ne s’agit pas d’un abandon total du colza, que les professionnels de la filière pourront toujours continuer à produire s’ils le désirent.

« Nous ne l’avons pas abandonné de manière définitive, mais c’est une action volontaire. Ceux qui veulent continuer le programme de colza, ils le continuent, mais nous nous orientons essentiellement vers la culture des graines oléagineuses de type tournesol », a indiqué le ministre, qui a motivé la décision par des considérations techniques.

Ce type de culture « obéit à des règles connues notamment tout ce qui est itinéraire technique ».

« Nous utilisons les mêmes produits phytosanitaires et les mêmes engrais que pour les céréales, donc c’est quelque chose qui est connu et qui est maîtrisé par nos agriculteurs », a expliqué Abdelhafid Henni.

« Il ne faut pas oublier que nous produisions du tournesol dans les décennies précédentes, donc ce n’est pas une filière totalement inconnue pour nos agriculteurs », a-t-il ajouté.

Concernant les performances globales du secteur de l’agriculture en Algérie, Henni a fait état d’une augmentation de 38 % de la valeur de la production agricole sur une année, de 3. 500 milliards de dinars en 2021 à 4 550 milliards de dinars en 2022.

« Ce n’est pas le fruit du hasard, mais de tout l’accompagnent, y compris les transferts sociaux », a-t-il estimé. À propos du soutien de l’État, la loi de finances pour 2023 a consacré 700 milliards de dinars au secteur.

Faire du sud le grenier de l’Algérie

Le président de la République a fixé comme objectif d’atteindre une production annuelle de 90 millions de quintaux de céréales, avec l’emblavement de 3 millions d’hectares et un rendement moyen de 30 quintaux à l’hectare.

Pour réaliser un tel objectif, les autorités comptent beaucoup sur le potentiel du sud du pays où il y a une disponibilité foncière, avec des zones produisant déjà de 70 à 80 quintaux à l’hectare.

Faire du sud le grenier de l’Algérie, Abdelhafid Henni dit qu’il y croit.

« L’orientation vers l’agriculture saharienne est une priorité absolue », assure-t-il.

L’objectif du département est d’augmenter les périmètres irrigués, qui sont aujourd’hui de 1.6 million d’hectares, selon le ministre.

Plusieurs décisions ont été prises ces dernières années pour réaliser les objectifs en matière de production agricole.

M. Henni rappelle l’autorisation d’importer le matériel rénové de moins de cinq ans, l’augmentation des prix d’achat des céréales, l’obligation faite aux producteurs de livrer aux coopératives toute leur production, le respect de l’itinéraire technique et la mise en place de financements.

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