Politique

L’Algérie entame la traque des biens mal acquis par ses ressortissants en France

L’Algérie a entamé la traque des biens mal acquis par ses ressortissants en France. Une dizaine de personnalités proches de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika intéressent particulièrement la justice algérienne qui a adressé une demande d’entraide judiciaire à la France afin de lister leur patrimoine dans l’Hexagone, rapporte ce jeudi le magazine Le Point.

Les noms des personnes visées par la justice algérienne n’ont pas été révélés, mais Alger cherche des informations « bien plus larges que les aspects fiscaux », selon la même source.

La traque des biens mal acquis à l’étranger par des hommes d’affaires et politiques liés à Bouteflika fait partie des principaux engagements électoraux du président Abdelmadjid Tebboune.

Le 23 janvier, lors de sa première entreveue avec des médias nationaux, Tebboune avait expliqué sa démarche pour récupérer l’argent détourné et transféré illégalement à l’étranger.

« Pour ce qui est de la récupération des fonds détournés, nous sommes dans l’attente du feu vert de la justice, qui n’a pas encore statué sur tous les dossiers et établi les montants détournés. Les fonds détournés se trouvent à l’intérieur du pays ainsi que dans d’autres endroits, comme Genève ou dissimulés dans des pays réputés pour leurs facilitations fiscales. Une fois ces dossiers définitivement clos par la justice, nous allons entamer les procédures nécessaires, soit par le biais d’avocats algériens ou étrangers, ou par l’activation des conventions conclues avec ces pays. Ces fonds seront indubitablement récupérés et ça se fera par le biais de la Justice ».

Depuis, le chef de l’État a réitéré cet engagement à plusieurs reprises, et de nombreux hommes d’affaires et politiques liés à l’ex-président Abdelaziz Bouteflika, comme Ali Haddad et l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines Abdeslam Bouchouareb (en fuite à l’étranger), ont été condamnés à de lourdes peines par la justice.

Le 11 août, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati avait lui aussi insisté sur la récupération par l’Algérie de l’argent détourné et transféré à l’étranger, en évoquant la nécessité d’améliorer les « outils juridiques pour plus d’efficacité dans la récupération de l’argent public détourné vers l’étranger ».

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