Économie

L’Algérie envisage de réaliser des routes en béton

En surcapacités de production de ciment, l’Algérie cherche de nouveaux débouchés pour ce matériau de construction.

Outre l’exportation, le gouvernement envisage de réaliser des routes et des autoroutes en béton de ciment. Pour en parler, une journée d’étude a été organisée ce mardi à Alger avec la participation de Cosider, le groupe Gica (cimentier public), Lafarge et de trois ministres (Industrie et des Mines, Travaux publics, Environnement).

Une commission spéciale devrait être mise en place pour prendre en charge le dossier et déblayer le terrain pour construire des infrastructures routières en béton de ciment, plus coûteuses que celles en béton bitumeux, mais moins onéreuses à l’entretien sur le moyen et le long terme, a expliqué le PDG de Cosider Lakhdar Rekhroukh.

Les premières études effectuées par les experts sur cette technique font état d’une « importante opportunité économique consacrant l’utilisation quasi exclusive des produits locaux dans la réalisation de ce type d’infrastructures pouvant limiter l’importation du bitume, un produit extrêmement polluant et périssable », a soutenu Djamila Tamazirt, ministre de l’Industrie et des Mines qui a assisté à la rencontre.

En réalité, la réalisation des routes en ciment n’a jamais été la priorité de l’Algérie qui a préféré le béton bitumeux pour construire ses infrastructures routières. Mais les surcapacités nationales de production ciment, qui avoisinent les 20 millions de tonnes par an, a changé la donne économique. Sans vraiment savoir ce qu’ils peuvent faire de leur ciment, les cimentiers algériens espèrent convaincre les autorités d’encourager l’utilisation du ciment pour construire des routes.

« Les routes peuvent absorber entre 3 et 4 millions de tonnes par an sur les 20 millions de tonnes en plus », selon un spécialiste dans le domaine du ciment.

Dans le domaine des routes, le ciment peut être utilisé pour stabiliser les sols avec le liant hydraulique routier (LHR), afin d’éviter le recours aux remblais et l’ouverture de nouvelles carrières, construire des routes rigides en béton de ciment pour réduire la facture d’importation du bitume, la rénovation des chaussées en utilisant des matériaux locaux.

« L’utilisation des bétons sur les tronçons routiers à très forte sollicitation permet d’offrir une durabilité exceptionnelle des ouvrages et réduire les coûts de maintenance de plus de 70% par rapport aux chaussées en bitume qui est un produit importé. Le ciment peut être très efficace dans le sud du pays où les températures sont élevées et le bitume peu adapté », soutient le même spécialiste.

L’Algérie produira 40 millions de tonnes de ciment par an à partir de 2020, et la demande nationale varie entre 22 et 24 millions de tonnes.

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