
L’Algérie a pris de nouvelles mesures pour renforcer le contrôle sur le commerce extérieur, dont l’instauration du Programme prévisionnel d’importation (PPI).
Entrée en vigueur le 9 juillet dernier, le PPI est devenu la norme à respecter scrupuleusement par toutes les entreprises qui importent des produits pour le fonctionnement et/ou l’équipement. Même les fournisseurs étrangers des opérateurs algériens le réclament désormais avant toute transaction.
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Premier niveau de contrôle des importations : le ministère du Commerce extérieur
C’est le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations qui est chargé de mettre en place et de faire respecter le nouveau dispositif de contrôle des importations, dont l’entrée en vigueur avait provoqué le blocage des produits importés dans les ports, avant qu’ils soient débloqués début août.
Le nouveau dispositif algérien de contrôle des importations est basé sur un triple contrôle. D’abord au niveau du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations qui doit valider le PPI, une étape cruciale pour les entreprises.
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Deuxième niveau de contrôle : les banques
L’entreprise importatrice doit établir ses besoins en produits importés pour le reste de l’année 2025 et faire valider le PPI par le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations.
Ensuite au niveau des banques. Le PPI est exigé pour les domiciliations bancaires de toutes les opérations d’importation pour le fonctionnement ou l’équipement.
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Troisième niveau de contrôle : les Douanes algériennes
Enfin, un troisième niveau de vérification est effectué par les Douanes algériennes.
Le PPI est en effet exigé pour le dédouanement des marchandises au niveau des ports et des aéroports algériens. L’objectif étant de vérifier que toutes les importations – celles qui passent par les banques et celles qui arrivent directement dans les ports, avant d’être domiciliées – respectent l’obligation du PPI.
Avec ce triple verrouillage, l’Algérie cherche à lutter contre la fraude aux importations qui a pris de l’ampleur ces dernières années. Cette mesure survient après une hausse « significative » des importations durant le premier semestre 2025, a alerté Kamel Rezig dans une récente réponse à un député qui lui a demandé des explications sur les raisons de l’instauration du PPI.
Le ministre du Commerce extérieur a dévoilé certaines méthodes utilisées par les importateurs pour frauder. Il a cité des importations opérées par des « industriels » qui ne disposaient pas en réalité d’unités de production.
D’autres opérateurs ont utilisé frauduleusement des « registres de commerce comportant des codes d’activités liés à la prestation de service, des cartes d’agriculteur ou d’artisan, entre autres » pour importer.