L’Algérie a célébré lundi la journée mondiale de l’Afrique. À l’occasion, elle a réaffirmé lors d’une conférence organisée lundi au ministère des Affaires étrangères, ses positions intransigeantes dans les trois principaux dossiers de sa diplomatie : le Sahara occidental, la Palestine et la sécurité au Sahel.
Durant cette rencontre qui a réuni des ambassadeurs et des diplomates de nombreux pays africains, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a prononcé un discours réaffirmant l’engagement de l’Algérie à célébrer l’identité africaine et à promouvoir la solidarité entre les Africains du monde entier.
Comme chaque année, l’Algérie commémore la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) fondée le 25 mai 1963 à Addis-Abeba capitale de l’Éthiopie et qui est devenue en 2002 l’Union africaine (UA).
Slogan en 2025
« Justice for Africans and people of African descent through réparations » (justice pour l’Afrique et pour la descendance africaine à travers les réparations) est le slogan retenu pour le 62ème anniversaire de la création de l’UA.
Cette initiative souligne l’engagement de l’Union africaine à évaluer les injustices historiques subies par les pays d’Afrique dont le commerce des esclaves, le colonialisme, l’apartheid et les génocides.
La célébration de Africa Day a commencé par le discours de Panduleni-Kaino Shingenge, ambassadrice de la République de Namibie en Algérie et la doyenne du corps diplomatique africain accrédité en Algérie. L’ambassadrice a rappelé la richesse du continent africain. Elle a cité la nouvelle génération, porteuse du flambeau du futur : « La nouvelle génération n’attend pas le futur, elle le crée ». Dans son allocution, l’ambassadrice de la Namibie a exhorté tous les pays d’Afrique à travailler ensemble pour une « Afrique forte, respectée, souveraine et maîtresse de son destin ».
Puis, l’assistance a pu écouter le discours du président de la République d’Angola en visioconférence. Joao Lourenço a rappelé la genèse de la création de l’OUA le 25 mai 1963 et ses objectifs de « Construire une Afrique avec des valeurs. Une Afrique qui investit dans la bonne gouvernance, l’éducation, le progrès. Une Afrique prête à relever de nombreux challenge dont ceux de maintenir la paix et la sécurité », a-t-il dit.
Sahara occidental, Palestine et Sahel
Prenant la parole à son tour, Ahmed Attaf, a rendu hommage aux leaders politiques ayant participé à la création de l’OUA en 1963 à Addis -Abéba citant Djamel Abdel Nasser, Haïlé Sélassié, Léopold Sédar Senghor…
Pour lui, et en dépit du chemin parcouru, beaucoup reste à faire : « La question du Sahara occidentale n’est pas encore résolue. Le peuple sahraoui se bat pour ses droits ».
Dans son discours, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas manqué de citer le cas de la Palestine qui fait face, actuellement, à un génocide sans précédent.
Ahmed Attaf a abordé aussi les questions mémorielles. « La justice est du côté de l’Afrique qui exige la reconnaissance officielle des crimes de la colonisation et la récupération des richesses volés aux africains tel que prévu dans le droit international », a-t-il dit.
« L’Algérie s’engage à continuer et à redoubler d’effort pour défendre les intérêts de l’Afrique », a ajouté Ahmed Attaf.
Progrès numérique
Le chef de la diplomatie algérienne a insisté sur l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie de transformation numérique pour l’Afrique, visant à réduire la fracture numérique et promouvoir l’intégration du continent en établissant des partenariats stratégiques pour assurer un développement global et flexible de l’Afrique.
L’Algérie « n’a jamais tourné et ne tournera jamais le dos à son appartenance africaine en général, et à son voisinage sahélo-saharien en particulier« , soulignant qu’elle « ne permettra jamais que la sécurité et la stabilité de son voisinage et de son espace d’appartenance soient menacées, car sa sécurité et sa stabilité sont indissociables de celles de son environnement« , a mis en garde Ahmed Attaf.
Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que la question du Sahara occidental « demeure non résolue, sous nos yeux et sous les yeux de la communauté internationale« . « Elle nous rappelle qu’un peuple africain reste encore privé de son droit à s’exprimer, à faire entendre sa voix et à décider de son sort, selon les résolutions de la légalité internationale« , a ajouté Ahmed Attaf.
« Il en va de même pour la cause palestinienne, que notre continent africain a embrassé, en la considérant comme partie intégrante de la bataille continentale de libération, et comme un prolongement naturel du combat des peuples africains contre les systèmes de colonisation, de discrimination et d’occupation« , a-t-il dit.
La célébration du l’Africa Day s’est achevée par la diffusion d’un documentaire inédit intitulé « Le rôle de l’Algérie dans le soutien des mouvements de libération ». L’Union africaine compte 55 États.
