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L’Algérie lance une vaste opération de recherche d’hydrocarbures

L’Algérie lance une vaste opération de recherche d’hydrocarbures

L’Algérie veut augmenter sa production et ses exportations de pétrole et de gaz. Cela passe par une meilleure connaissance des réserves et la mise en place de nouveaux modèles de production.

Une vaste opération dans ce sens vient d’être engagée par Sonatrach, confirmant la tendance de cette dernière à ne pas se détourner des énergies fossiles.

Le lancement du projet de « Sismique 3D » a eu lieu mardi 5 septembre au niveau des champs de Hassi Messaoud et de Hassi Bahamou, près de Timimoun, en présence de l’encadrement du groupe, à sa tête le PDG Toufik Hakkar. L’opération couvrira une surface de 500.000 km².

Il s’agit d’une technique de « haute intensité et de haute résolution » qui permet de mieux connaître les gisements et de renforcer les modèles de production par l’utilisation idoine des technologies numériques, selon les explications fournies par le géant gazier algérien.

L’opération, confiée à la filiale de Sonatrach, Enageo, a pour objectif d’ « augmenter les réserves d’hydrocarbures du pays et le niveau de production », et de « préserver la position de Sonatrach en tant que fournisseur important et acteur majeur sur les marchés mondiaux des hydrocarbures », selon le communiqué de la compagnie publique algérienne.

L’utilisation des nouvelles technologies permettra d’ « augmenter les facteurs de récupération des réserves à un niveau supérieur à 30 % », souligne Sonatrach.

Malgré un certain intérêt pour les énergies renouvelables, Sonatrach confirme son orientation vers le renforcement de ses capacités de production de pétrole et de gaz.

Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022, l’Algérie est très sollicitée pour augmenter ses livraisons de gaz vers l’Europe qui cherche à réduire sa dépendance des hydrocarbures russes. L’augmentation de la production, grevée pendant plusieurs années par le manque d’investissements étrangers, était un objectif antérieur à cette sollicitation.

Fin 2019, une nouvelle loi sur les hydrocarbures, censée booster l’investissement étranger dans le secteur, a été adoptée dans l’urgence. Le 24 février 2022, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé l’investissement de 39 milliards de dollars sur quatre ans dans le secteur des hydrocarbures.

En décembre 2022, le chef de l’État a exprimé son souhait de voir la production algérienne de gaz doublée pour réserver 100.000 de m3 à l’exportation. Actuellement, l’Algérie produit 100.000 de m3 de gaz et exporte la moitié et le reste est destiné à la consommation locale.

L’Algérie investit davantage dans le pétrole et le gaz

Depuis quelques années, la tendance chez les grandes firmes mondiales est à la réorientation d’une partie des investissements vers les énergies renouvelables. C’est l’une des raisons d’ailleurs avancées pour expliquer la faiblesse des investissements dans le pétrole et le gaz algériens. Cependant, l’Algérie et Sonatrach croient fermement en l’avenir de ces énergies fossiles.

En juillet dernier, à la présentation du bilan du groupe, Toufik Hakkar a fait des déclarations sans équivoque à ce propos. Il a estimé que la demande sera de plus en plus forte dans les années à venir sur le pétrole et le gaz et qu’il est donc important d’investir davantage dans ces énergies.

Le monde a encore besoin particulièrement du gaz, une énergie propre, selon le PDG de Sonatrach qui a cité nombre de ses collègues des grandes firmes mondiales et les conclusions de cabinets internationaux.

Sonatrach ne néglige pas totalement la transition énergétique. À la même occasion, Hakkar avait fait état d’investissements dans les énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque. Le deuxième gazoduc (Galsi) qui devrait relier l’Algérie à l’Italie acheminera aussi de l’hydrogène vert et de l’électricité, a-t-on indiqué lors de l’annonce de sa relance en janvier dernier, à l’occasion de la visite en Algérie de la présidente du conseil italienne, Giorgia Meloni.

Mais la tendance lourde chez Sonatrach reste l’orientation des efforts vers le développement des réserves et des capacités de production de pétrole et de gaz, principale source de revenus en devises de l’Algérie.

En 2022, des contrats d’une valeur totale de 6 milliards de dollars ont été signés avec plusieurs compagnies internationales. Le plus important, d’une valeur de 4 milliards de dollars, a été conclu avec ENI, Occidental et Total Energies et vise à développer des champs destinés à augmenter les quantités de gaz livrées à l’Italie. En 2023, les annonces de contrats se sont poursuivies, dont un de 800 millions de dollars avec l’Espagnol Repsol et l’Indonésien Pertamina.

Les efforts consentis sont suivis d’une augmentation constante de la production et des exportations. Durant les cinq premiers mois de 2023, la production de Sonatrach s’est élevée à 68 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), en hausse de 2% par rapport à la même période de 2022.

Les exportations ont atteint 73 millions de TEP et les recettes se sont élevées à 21 milliards de dollars. En 2022, la production avait également augmenté de 2% par rapport à 2021 (de 185,2 à 188,6 millions de TEP). Sonatrach avait exporté durant cet exercice pour 60 milliards de dollars.

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