Économie

« L’Algérie n’est plus un pays pétrolier » : Attar contredit Bloomberg

La production et les exportations algériennes d’hydrocarbures sont au cœur d’une polémique. Dans un article publié cette semaine, l’agence Bloomberg a livré quelques chiffres sur les exportations algériennes de pétrole et de gaz, concluant que « l’Algérie n’est plus un pays pétrolier ».

Le ministre de l’Énergie Abdelmadjid Attar a répondu ce jeudi, en marge d’une séance plénière de l’Assemblée populaire nationale. Bloomberg avait soutenu que l’Algérie n’a exporté en janvier dernier que 290 000 barils/jour en moyenne, soit une baisse de 36 % par rapport à décembre.

L’Algérie est le seul pays de l’Opep à ne pas atteindre son quota d’exportation, selon le même article, ajoutant que le pays peut passer à côté de l’embellie actuelle des prix à cause du déclin de sa production.

« Desseins malsains visant l’Algérie« 

Bien que le constat a été fait par le ministre chargé de la Prospective, Mohamed Chérif Belmihoub, qui a été le premier à dire que l’Algérie n’était plus un pays pétrolier et qu’elle risque ne plus pouvoir exporter dans quelques années si les données actuelles ne bougent pas, Abdelmadjid Attar s’élève contre les chiffres de Bloomberg et assure que la réalité est tout autre.

Interrogé en marge d’une séance de l’APN, le ministre de l’Énergie a mis les choses à leur place, assurant que l’Algérie exporte 937 000 barils/jour, selon le site Echorouk-Online qui rapporte ses propos.

« Ce sont les vrais chiffres et ils sont mis en ligne sur le site du ministère depuis la première semaine de l’année », a indiqué le ministre, pour qui « la publication de ces données erronées relève de desseins malsains visant l’Algérie ».

Cela dit, le recul des exportations algériennes d’hydrocarbures est une réalité que confirment même les chiffres officiels du ministère de l’Énergie.

Dans son dernier rapport annuel, le ministère avait fait état de 82.2 millions de tonnes équivalents pétrole exportés en 2020, pour 20 milliards de dollars, soit une baisse de 40 % en valeur et de 11 % en volume, par rapport à 2019.

Pour la production, elle est passée de 157 millions TEP en 2019 à 142 millions de tonnes en 2020, soit une baisse de 30 %. La demande interne a aussi baissé du fait de la pandémie de Covid-19 (-13 %, de 67 à 59 millions TEP), selon le bilan. En termes d’impact sur les recettes budgétaires, l’État a collecté 1 853 milliards DA de fiscalité pétrolière en 2020, en baisse de 31 % par rapport à 2019.

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