L’Algérie entame son mandat au Conseil de sécurité de l’ONU par une importante action en faveur de la cause palestinienne, alors que la guerre contre Gaza a bouclé, dimanche 7 janvier, son troisième mois.
En sa qualité de membre élu du Conseil de sécurité, l’Algérie a porté avec succès une initiative du groupe arabe à l’ONU visant à dénoncer et à empêcher le projet israélien de déplacer les populations palestiniennes.
Le projet du gouvernement israélien inquiète de plus en plus le monde. Après avoir échoué à convaincre l’Égypte d’installer la population de la bande de Gaza dans le Sinaï égyptien, le gouvernement de Benyamin Netanyahou semble avoir opté pour une alternative encore plus folle : déporter les deux millions d’habitants de l’enclave palestinienne dans le lointain Congo, en Afrique.
Des médias israéliens, dont The Times of Israël, ont fait état la semaine passée de discussions entre les autorités israéliennes et trois pays africains, dont le Congo, pour concrétiser le projet.
Des déclarations publiques des ministres religieux extrémistes du gouvernement israélien confirment l’existence d’un tel projet.
Lundi 1ᵉʳ janvier, Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a appelé à « encourager » la population de Gaza à « émigrer », au lendemain de déclarations allant dans le même sens de son collègue des Finances, Bezalel Smotrich.
« Le monde doit soutenir la migration humaine, (de la population de Gaza, ndlr), car c’est la seule solution que je connaisse », a déclaré pour sa part la ministre du Renseignement, Gila Gamliel, mardi 2 janvier. Selon elle, 60 % des terres agricoles de Gaza deviendront des zones tampons de sécurité après la guerre.
Gaza : l’Algérie demande et obtient une réunion du Conseil de sécurité
Le projet de déporter les Palestiniens, qui vaut aux responsables israéliens d’être comparés aux Nazis qui avaient envisagé la même chose pour les Juifs avant de les exterminer pendant la Seconde Guerre mondiale, est toutefois rejeté unanimement par la communauté internationale, y compris par les alliés inconditionnels d’Israël. Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, a dénoncé des « déclarations incendiaires et irresponsables ».
Les pays arabes sont aussi naturellement opposés à un tel projet. Selon la chaîne Al Jazeera, le groupe arabe aux Nations Unies a pris l’initiative de convoquer une réunion du Conseil de sécurité sur le risque de déportation qu’encourent les populations palestiniennes.
Le projet est porté par l’Algérie en sa qualité de membre non-permanent du Conseil. Selon nos sources, l’Algérie a obtenu la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité sur la question vendredi 12 janvier.
L’Algérie a été élue le 6 juin 2023 pour un mandat de deux ans (2024-2025) comme membre non-permanent du Conseil de sécurité par 184 voix des pays membres de l’ONU. Ce mandat a commencé mardi 2 janvier.
Le 12 juin, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a indiqué qu’entre autres priorités durant son mandat, l’Algérie continuera à « apporter son soutien constant aux causes justes, notamment palestinienne et sahraouie, et défendra les droits des deux peuples palestinien et sahraoui à mettre fin à l’occupation de leurs territoires spoliés ».
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