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L’Algérie relance ses importations de blé dur

L’Algérie a lancé un appel d’offres pour importer du blé dur qui est largement utilisé dans la fabrication de la semoule et des pâtes alimentaires.

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Algérie : nouvelles importations de blé dur avant 2026. | Par Cameraforyouexperience / Pixabay
Djamel Belaid
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L’Office algérien des céréales (OAIC) a lancé un appel d’offres pour l’achat de 50 000 tonnes de blé dur. Un achat qui intervient après que le ministère de l’Agriculture ait indiqué cet été que l’Algérie avait atteint l’autosuffisance en blé dur.

Selon l’agence Reuters qui a rapporté l’information, la date limite pour la soumission des offres de prix dans l’appel d’offres est fixée au « mercredi 15 octobre, et les offres doivent « rester valables jusqu’au jeudi 16 octobre ».

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Les expéditions doivent se faire selon « quatre périodes : du 1er au 15 novembre, du 16 au 30 novembre, du 1er au 15 décembre et du 16 au 31 décembre », selon la même source.

Il est également précisé que « le blé dur peut provenir d’origines facultatives. » ce qui invalide l’accusation de certains observateurs européens selon laquelle l’origine France est délaissée par l’OAIC.

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Reuters qui se base en général sur des informations en provenance de négociants européens, précise en outre que l’Algérie achète « fréquemment plus que les volumes initialement recherchés. »

L’autosuffisance en blé dur annoncé l’été dernier

Cette annonce intervient dans un contexte particulier : l’annonce faite en été par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural selon laquelle, au terme de la récolte 2025, le pays est devenu autosuffisant en blé dur. Un type de blé utilisé pour la confection de couscous et de pâtes alimentaires.

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Un résultat qui devrait permettre de ne plus importer de blé dur en 2026.

Ces dernières années, la production algérienne de blé dur couvrait déjà 80% des besoins locaux. Le dernier palier aurait été franchi, notamment grâce à l’extension récente des surfaces de blé au sud.

Selon les données du ministère de l’Agriculture, celles-ci permettent aujourd’hui une production de l’ordre de 3 millions de quintaux. Par ailleurs, le projet algéro-italien de production de blé dur sur 36 000 hectares à Timimoun devrait démarrer dès cette campagne agricole.

Le nouvel appel d’offres de l’OAIC pour l’achat de blé dur peut être interprété de différentes façons.

La première est que le monopole public algérien a préféré constituer des stocks stratégiques, d’autant plus qu’un vaste programme de construction de lieux de stockage en cours de réalisation permet de porter la capacité de stockage du pays à 9 millions de tonnes.

Dans sa dernière intervention avec la presse, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué avoir demandé au ministère de l’Agriculture un bilan précis des quantités de blé récoltées en 2025.

Qualité du blé dur et extraction de semoule

La réalisation d’un bilan exhaustif souffre du fait que toute la production locale de blé dur n’arrive pas aux silos des Coopératives de céréales et de légumes secs (CCLS). Lors de cet entretien, le président a également déclaré que l’ensemble des quantités de blé produites par les agriculteurs recevant des subventions devaient être impérativement livrées aux CCLS.

En 2013, une étude1 sur la production de blé dans le Touat a montré une inéquation entre les quantités de semences de blé fournies aux agriculteurs et les quantités potentielles de blé produites.

Par ailleurs, des universitaires ont montré que du blé dur était détourné vers l’engraissement des moutons. De même que la réduction abusive du taux d’extraction de semoule permet une augmentation frauduleuse du taux d’issues de meunerie dont le prix de revente aux éleveurs est plus rémunérateur que le prix réglementé de la semoule.

Enfin, la production d’importants tonnages de blé dur ne garantit pas la production suffisante de semoule nécessaire aux besoins locaux en semoule. Lorsque le mitadinage est élevé à la suite d’un apport insuffisant d’engrais azoté, le taux d’extraction de semoule diminue au profit de la farine.

En Algérie, des propriétaires de moulins expliquent qu’il faut parfois près de deux quintaux de blé dur pour en produire un de semoule.

L’alternative, numérisation et techniques nouvelles

Ce nouvel appel d’offres illustre les défis de la filière céréales en Algérie. Cet automne, l’arrivée précoce des pluies permet un bon démarrage de la campagne de semis de même que la disponibilité en engrais et en semences certifiées.

Cela, sans compter l’attribution aux agriculteurs de prêts de campagne à taux réduits. Cependant, cela reste insuffisant pour garantir un bon rendement.

Sur la Radio algérienne, l’expert agricole, Mustapha Benaoui, a indiqué que chaque année, 40% des surfaces céréalières restaient en jachère, c’est-à-dire non travaillées. Il s’est inquiété aussi du sort des agriculteurs de l’ouest du pays qui, subissent des sécheresses récurrentes.

« On risque de les perdre », s’est-il alarmé. Il semble que la numérisation et la modernisation des techniques agricoles demandées par le président Tebboune et le ministre de l’Agriculture tardent à arriver sur le terrain.

Lien permanent : https://tsadz.co/2a6j0

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