On ne le dira jamais assez, ce Djamel Belmadi connaît admirablement son métier. Et son groupe mieux que quiconque bien entendu.
En découvrant le onze qu’il allait aligner face au Cameroun, ce vendredi après-midi en barrage aller des qualifications africaines du Mondial 2022, beaucoup avaient vite conclu à une peur bleue du sélectionneur de l’Algérie de voir son équipe prendre une raclée devant les Lions indomptables, qu’elle n’a, à plus forte raison, jamais réussi à battre en match officiel.
Cinq défenseurs, dont trois axiaux, et un seul attaquant de pointe, ce n’est pas à priori ce qu’il y a de mieux à faire quand on a l’ambition de gagner un match. Le même scepticisme avait accompagné la divulgation de la liste des 24 joueurs convoqués pour cette double confrontation. Et pourtant !
Pour cette manche aller, Belmadi a fait confiance à M’bolhi, Bensebaini, Benayada, Mandi, Benlamri, Zerrouki, Benaceur, Belaili, Mahrez et Slimani.
Le groupe a eu quelques difficultés au démarrage. Ngadeu, Ekambi et le très redouté Aboubacar se chargent de signer les premières alertes Camerounaises dès les premières minutes.
La possession est très largement en faveur du Cameroun et les Algériens peinent à enchaîner les passes. La jonction entre les lignes leur fait défaut. Mais il était écrit que le vieux Slimani va peser avec tout le poids de son expérience sur cette rencontre.
Avant la fin du premier quart d’heure, le joueur du Sporting s’infiltre dans la surface adverse et ne rate l’ouverture du score qu’au prix d’une belle parade du gardien Onana.
Par cette action, Slimani sonne la révolte des siens. Le match devient plus équilibré, avec du jeu et quelques rares occasions de part et d’autre.
Le Cameroun reprend quelque peu le dessus à partir de la demi-heure de jeu, avec des tentatives de Choupo Moting et Ekambi. Et c’est alors que surgit de nouveau Slimani.
Cette fois, il ne laisse aucune chance à Onana en reprenant de la tête un coup franc botté par Youcef Belaili du côté gauche. Slimani s’élève plus haut que tout le monde et met la balle sous la transversale (38e). A sept minutes de la pause, il n’y a pas meilleur moment pour ouvrir le score.
Belmadi a trouvé la bonne formule
Les Camerounais reviennent des vestiaires avec deux changements. Mais les Algériens sont définitivement entrés dans le match. Un problème d’éclairage surgit deux minutes après la reprise et le match s’arrête pendant 7 bonnes minutes.
Comme en première mi-temps, les Verts prennent les commandes après un quart d’heure et s’installent par moments dans le camp adverse. Les occasions camerounaises se font rares et les Algériens gèrent admirablement leur avance. Ils sont surtout volontaires et très solidaires. Les défenseurs, les milieux de terrains, les attaquants ne laissent rien passer. Chaque balle est disputée, les espaces sont réduits.
A un quart d’heure de la fin, Belmadi effectue trois changements d’un coup. Belfodil, Bendebka et Feghouli remplacent Slimani, Zerrouki et Mahrez. Les Verts passent à côté du break à la 79’ sur une tête de Aissa Mandi. Une minute plus tard, M’bolhi fait une sortie hasardeuse mais capte finalement le ballon. Les protégés de Belmadi se rapprochent de l’exploit.
A la 82’, Mandi sauve sur une tentative d’Ekambi. A court de solutions, le même joueur tente sa chance de loin, sans danger pour M’bolhi. Guedioura, qu’on attendait titulaire pour ce match, fait son entrée dans les cinq dernières minutes, à la place de Bennaceur. Le jeu est définitivement verrouillé. L’arbitre ajoute 11 longues minutes de temps additionnel. Mais le jeu des Camerounais est trop brouillon pour inquiéter les Verts, dont le coach Djamel Belmadi a visiblement trouvé la bonne formule.
Malgré un corner puis un coup-franc dans les dernières minutes, le score en restera là. L’Algérie gagne pour la première fois de son histoire un match officiel face au Cameroun et se rapproche d’une cinquième participation au mondial. Avec ce résultat et le jeu qu’ils ont montré aujourd’hui, la qualification ne devrait pas échapper aux Verts mardi prochain à Blida. Djamel Belmadi a fêté de la plus belle des manières son 46e anniversaire.
