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L’Algérie veut multiplier par 10 les surfaces agricoles dans le Sahara

À la FIA 2025, le président Tebboune a dévoilé un objectif ambitieux de l’Algérie de multiplier par 10 les surfaces cultivées dans le Sud de l’Algérie.

L’Algérie veut multiplier par 10 les surfaces agricoles dans le Sahara
Par skymediapro / Adobe Stock
Hammad Lilia
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Lors de sa visite à la Foire Internationale d’Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré que sur le million et demi d’hectares irrigués prévus dans le Sahara algérien, seuls 150 000 hectares l’étaient actuellement. Aussi a-t-il demandé la mobilisation accrue des moyens matériels nécessaires à la réussite de ce programme.

Le pari des grandes cultures

La mise en culture de 1,5 million d’hectares dans le grand sud contre 150.000 actuellement constitue un pari. Le président a énuméré les atouts dont dispose le secteur agricole : moissonneuses-batteuses, rampes pivot, tracteurs, pompes, moyens électriques dont des transformateurs. Un matériel fabriqué localement par des entreprises publiques ce qui permet des économies d’échelle étant donné le taux d’intégration a indiqué le chef de l’Etat.

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Au stand d’Algerian General Mechanics (AGM-Holding) -Unité de Sidi Bel Abbès, le président a demandé aux dirigeants de cette entreprise de travailler 24heures sur 24 pour relever le défi : « Pour le sud, nous allons atteindre 1,5 million et nous sommes à peine à 150.000 hectares. Cela peut se faire en deux ans maximum. Il faut être au rendez-vous. »

Le responsable de l’entreprise AGM de Sidi Bel Abbès a indiqué que 7 moissonneuses-batteuses sont produites chaque jour. Auparavant, à l’occasion de points de presse, les responsables de l’entreprise ont déclaré envisager la production d’engins de récolte avec une barre de coupe plus grande. Une démarche également envisagée concernant les semoirs produits sous marque espagnole SOLA.

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Au matériel agricole produit localement, il s’agit d’ajouter les engrais. Quant aux investisseurs, ils bénéficient de l’accès gratuit à la terre et l’eau ainsi qu’à différentes subventions.

Cependant, la réussite de cette mise en culture repose sur la disponibilité en eau. Des réserves en eau souterraine dont la profondeur est variable et dont le prélèvement exige une forte consommation électrique pour actionner les pompes.

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À cette contrainte s’ajoute l’aridité du climat du sud, le risque de violentes tempêtes et les distances. Ces dernières années, des témoignages font état de camions chargés de maïs arrivant à Bougtoub « sur les jantes ». Certains investisseurs se plaignent du manque de couverture du réseau internet qui occasionnent des déplacements sur une centaine de kilomètres.

La production de céréales au sud nécessite des investissements importants de la part de l’Etat : extension du réseau électrique, transport et stockage des grains.

Des investissements algéro-algériens

Actuellement, les capitaux mobilisés au sud sont essentiellement algériens. Les partenariats étrangers concernent l’Italie et le Qatar.

Dans le premier cas, le projet de production de blé dur sur une surface de 36.000 hectares à Timimoun avec la société italienne Bonifiche Feraressi est estimé à 420 millions de dollars.  

Quant au projet de production de lait en poudre avec la société qatarie Baladna, son montant s’élève à 3,5 milliards de dollars. Il devrait être implanté sur une superficie de 117.000 hectares dans la wilaya d’Adrar et comporter une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de 270.000 vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre.

Plus modestes sont les projets qui mobilisent des capitaux turcs à Adrar et saoudiens à Ouargla.

Le président Tebboune a indiqué que l’objectif du million et demi d’hectares irrigués devait intervenir dans un délai de deux ans et demi. Dans cette optique, il a demandé que les entreprises publiques de matériel agricole adoptent le régime horaire des 3 fois huit. 

Vers 30 millions de quintaux de céréales au sud

Dans la mesure où les 150 000 hectares actuellement exploités au sud produisent en moyenne 3 millions de quintaux de céréales, l’exploitation d’un million et demi d’hectares se traduirait par la production de 30 millions de quintaux. A cette quantité, il s’agit d’ajouter l’apport du nord du pays estimé en moyenne à 30 millions de quintaux. Des chiffres à rapprocher de la demande actuelle estimée à 90 millions de quintaux de céréales.

Au sud, les réserves d’eau souterraine sont estimées à 30 milliards de mètres cubes ; les prélèvements ne cessent de croître. En Arabie saoudite, la très faible pluviométrie a amené les pouvoirs publics à interdire la production locale de blé et de luzerne du fait de l’assèchement des principales nappes d’eau souterraine du pays. Aussi, ces productions ont été externalisées au Soudan ou au Colorado (USA). En Algérie, les mesures réalisées par le satellite GRACE de la NASA ont permis de mettre en évidence une recharge naturelle des nappes d’eau qui en 2013 équivalait à 40% des prélèvements.

La mise en culture de centaines de milliers d’hectares supplémentaires devrait se traduire par de nouveaux prélèvements. À travers la recharge des nappes, les crues des oueds sahariens pourraient-elles équilibrer les prélèvements à venir ? La question reste posée.

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