search-form-close
Lancement de la vaccination anti-Covid en janvier : les spécialistes sceptiques

Lancement de la vaccination anti-Covid en janvier : les spécialistes sceptiques

À cinq jours de la fin de l’échéance fixée pour entamer la vaccination de masse contre la Covid-19 en Algérie, l’incertitude et le manque de clarté planent sur cette opération. Les spécialistes se montrent sceptiques sur la capacité du gouvernement à respecter ses engagements de lancer la campagne de vaccination avant fin janvier.

« Il reste moins d’une semaine de la fin du mois, et on n’a toujours pas le vaccin Spoutnik V, et même s’il devait être réceptionné ces jours-ci, la campagne de vaccination ne peut pas commencer avant quelques jours, voire au plus tôt le début du mois de février », anticipe le Pr Salah Lellou chef de service Pneumologie à l’EHU Oran, dans une déclaration à TSA, ce lundi.

L’Algérie s’y est prise en retard

Le spécialiste signale l’absence d’information sur la date d’arrivée du vaccin et le début de l’administration des premières injections. « On n’a aucune information. On sait juste que les établissements et les centres de santé ont été appelés à se préparer pour le début de la vaccination. Le personnel dédié est en principe prêt et les moyens ont été renforcés. Le vaccin ne pose pas de problème ni en termes de transport ni de conservation », poursuit le Pr Lellou.

Le spécialiste signale  que la demande sur les vaccins sur le marché mondial est tellement forte que les plus grands laboratoires rencontrent des problèmes de production qui vont se traduire par des retards de livraison pour les pays qui ont fait commander leur vaccin à ARN messager.

Pour le Pr Lellou, les tensions sur les vaccins anti-Covid au niveau mondial n’expliquent qu’en partie le retard pris par l’Algérie dans la réception du vaccin.

« Nous nous y sommes pris un peu tard », concède le Pr Lellou qui reconnaît que l’échéance avancée pour le début de la vaccination en janvier était courte. « Il est tout à fait légitime que l’État pense à la population et essaye de tout faire pour commencer rapidement la vaccination. Cependant, je pense qu’on n’a pas tenu compte du facteur temps », ajoute-t-il.

Pour le Pr Lelloun, le temps presse et l’Algérie ne peut plus attendre. « La vaccination est la seule qui peut régler ce problème de pandémie. Il faut faire vite avant que les variants (du Sars-Covid-2) ne prennent le dessus sur les souches actuelles, surtout qu’on ne sait pas encore si les vaccins peuvent être efficaces », prévient le spécialiste.

| Lire aussi : Vaccination et véhicules : 2 polémiques qui révèlent les carences du gouvernement

« Vacciner durant le mois de janvier me paraît exclu »

Le président de la Forem, le Pr Mustapha Khiati, doute que la vaccination commence ce mois de janvier comme promis.  « Nous sommes déjà à la fin du mois et on n’a toujours pas commencé à vacciner. Et même si le vaccin arrive demain matin, ce qui est exclu car n’ayant toujours pas été annoncé, la campagne de vaccination demande une préparation. Comment va-t-on vacciner ? Ne serait-ce que les personnes âgées et les malades chroniques, il faut qu’on établisse des listes, que ces patients s’inscrivent, et qu’on les convoque. Il faudrait aussi qu’il y ait un ordre de priorité. Ce qui signifie qu’il y a tout un processus de préparation qui n’a pas encore été entamé », développe-t-il.

Le Pr Khiati est convaincu que l’Algérie ne pourra pas lancer sa campagne de vaccination ce mois de janvier. « Vacciner durant le mois de janvier me paraît exclu pour l’instant », affirme le Pr Khiati qui pointe les déclarations contradictoires de membres du comité scientifique et la cacophonie qui règne autour de la vaccination.

Le chef de service des maladies infectieuses de l’EPH Boufarik, le Dr Mohamed Yousfi, dit tout ignorer de l’arrivée et du début de la campagne. « Nous sommes en contact permanent avec le ministère de la Santé, et à l’heure où je vous parle (lundi après-midi) nous n’avons aucune information », affirme-t-il.

« En tant que professionnels de la santé, nous attendons avec impatience l’arrivée du vaccin. Pour nous, le bout du tunnel c’est lorsqu’on aura débuté la vaccination », ajoute le Dr Yousfi, qui est également président du Syndicat des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP).

| Lire aussi : ENTRETIEN. Pr Khiati : le séquençage est une « question de sécurité nationale »

  • Les derniers articles

close