Économie

Le blocage de la cession d’Anadarko Algérie provoque des dégâts collatéraux

Le groupe français Total a annoncé ce lundi sa décision de renoncer à l’acquisition d’Occidental Petroleum au Ghana. Cette dernière était conditionnée par la réalisation de la cession des actifs algériens d’Anadarko bloqué par le gouvernement algérien, rapporte l’agence Reuters.

« Cette décision de ne pas poursuivre l’acquisition des actifs au Ghana conforte l’effort du groupe dans la maîtrise de ses investissements nets cette année et permet de conserver des flexibilités financières pour faire face aux incertitudes mais aussi aux opportunités créées par l’environnement actuel », a expliqué le PDG de Total, Patrick Pouyanné, cité par la même source.

La compagnie américaine Occidental Petroleum et Total avaient annoncé en mai 2019 un accord en vue du rachat des actifs pétroliers d’Anadarko en Afrique pour un montant de 8,8 milliards de dollars, dans le cadre d’une OPA d’Occidental Petroleum sur Anadarko. Les actifs d’Anadarko étaient concentrés en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud.

Les spécialistes du secteur avaient signalé au moment de l’annonce de l’accord que l’acquisition la plus stratégique pour Total était le projet de gaz naturel liquéfié d’Anadarko au Mozambique. La transaction pour les actifs d’Anadarko au Mozambique et en Afrique du Sud a été finalisée par les deux parties, mais Occidental a informé récemment Total que ce dernier ne pourrait pas acquérir les actifs pétroliers et gaziers d’Anadarko en Algérie.

Ce revirement est dû au fait que le gouvernement algérien a annoncé en décembre dernier son intention de bloquer la transaction entre Occidental et Total, l’actuel ministre de l’Énergie Mohamed Arkab arguant que la cession des actifs d’Anadarko du groupe pétrolier français était incompatible avec la législation algérienne. Il avait brandi la menace de faire usage de son droit de préemption.

Total rappelle dans son communiqué publié ce lundi que l’accord prévoyait que la cession des actifs au Ghana soit conditionnée à la réalisation de la cession des actifs algériens. Pour le groupe français, cet échec lui permet de faire des économies en « conservant des flexibilités financières pour faire face aux incertitudes mais aussi aux opportunités créées par l’environnement actuel », comme l’a indiqué son PDG Patrick Pouyanné.

L’annonce du retrait de l’acquisition par Total des actifs d’Anadarko au Ghana, en sus du blocage par le gouvernement algérien de la cession des actifs d’Anadarko dans le pays, met un peu à mal la compagnie américaine Occidental Petroleum.

Occidental Petroleum avait effectué l’acquisition en mai 2019 de la compagnie américaine Anadarko pour un montant de 55 milliards de dollars, après un âpre duel l’opposant au géant Chevron. Pour acquérir Anadarko, Occidental a en effet contracté de fortes dettes s’élevant à hauteur de 38 milliards de dollars dont seulement un tiers a été payé jusqu’à présent, avec 6 milliards de dollars de remboursement prévu l’année prochaine. Une situation qui pousse encore aujourd’hui Occidental Petroleum à être à l’écoute de toute offre pour les actifs d’Anadarko en Algérie.

Les plus lus