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Le bond de la production américaine d’or noir pèse sur le pétrole

Le prix du pétrole a légèrement reculé mardi à New York, lesté par la multiplication de signaux sur la rapide augmentation de la production d’or noir aux États-Unis.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, référence américaine du brut, a cédé 10 cents pour clôturer à 59,19 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Le baril de Brent (référence pour le pétrole algérien) poursuit sa chute et se rapproche des 60 dollars. A 21h50, il cotait 62,74 dollars, après avoir atteint en séance 63,07 dollars.

Il perdait plus de terrain en début de séance mais a réussi à inverser la tendance « au fur et à mesure que le dollar s’affaiblissait » face aux autres devises, a remarqué Robert Yawger de Mizuho.

Le repli du dollar, qui sert de référence aux prix du brut, permet en effet aux investisseurs utilisant d’autres devises de débourser moins pour acheter un baril.

Mais de façon générale, « la situation n’est pas très positive pour les prix dans la mesure où tout le monde s’accorde à dire que la hausse de la production de pétrole de schiste aux États-Unis va égaler ou dépasser la hausse de la demande mondiale », a ajouté le spécialiste.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a ainsi souligné mardi dans son rapport mensuel qu' »après avoir considérablement réduit les coûts », les producteurs américains connaissent une « croissance si extraordinaire » que l’augmentation de leur production en 2018 « pourrait égaler la hausse de la demande mondiale ».

Le pays serait en passe de devancer l’Arabie saoudite puis, d’ici à la fin de l’année, la Russie, devenant « le leader mondial ».

La veille, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait estimé que la production des États-Unis demeurait « préoccupante ».

L’Agence américaine d’information sur l’énergie a aussi estimé lundi que la production de pétrole de schiste devrait atteindre 6,76 millions de barils par jour en mars dans le pays, soit 110.500 barils de plus qu’en février et 1,3 million de barils de plus qu’en mars 2017.

« Cette poussée rapide devient problématique », a estimé John Kilduff d’Again Capital. « D’autant plus que les producteurs américains sont particulièrement offensifs et sont prompts à exporter le pétrole, comme l’illustre l’envoi récent d’un cargo de brut américain aux Émirats arabes unis. »

« Cela aurait semblé incroyable il y a quelques années, mais c’est désormais un signe précurseur du marché à venir », a jugé l’AIE.

Les sociétés américaines profitent en effet pleinement de la remontée des cours à l’œuvre depuis l’été dernier, conséquence de l’accord de réduction de la production entre l’Opep et d’autres pays producteurs, dont la Russie. Cet accord, signé en 2016, court jusqu’à la fin de l’année.

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