search-form-close
Le chef de la diplomatie de l’UE compare le reste du monde à une « jungle »

Le chef de la diplomatie de l’UE compare le reste du monde à une « jungle »

Une métaphore maladroitement choisie et sa tête qui est réclamée. Une pétition vient d’être lancée pour demander la démission du Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, qui a comparé l’Europe à une « jardin » et le reste du monde à une « jungle ».

Ces propos controversés, l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères les a tenus jeudi 13 octobre, lors du lancement d’un programme de l’Académie diplomatique européenne.

Josep Borrell a laissé entendre que l’Europe était un jardin et le reste du monde une jungle. Les européens sont assimilés à « des jardiniers » qui, au lieu de construire un mur qui ne sera, selon lui, pas suffisants pour « protéger » le « jardin » contre « la jungle », doivent aller dans celle-ci.

« Les Européens doivent être beaucoup plus engagés avec le reste du monde. Sinon, le reste du monde nous envahira, de différentes manières et par différents moyens », a-t-il dit.

Une pétition pour réclamer le départ de Josep Borrell

Son idée n’était peut-être pas d’appeler à coloniser le reste du monde, mais ses propos sont si maladroits qu’ils ont été interprétés comme des attaques racistes à l’égard des non-européens.

Une pétition a même été lancée pour exiger sa démission. Elle a été signée par de nombreuses personnalités européennes, dont l’économiste et ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, qui s’est fait connaître mondialement lors des négociations sur la crise de la dette grecque en 2015. « Nous exigeons la démission du chef des Affaires étrangères de l’Union européenne, Josep Borrell, pour ses propos racistes sur les pays non-européens », ont écrit les initiateurs de la pétition.

Commentant les propos du haut représentant, le site européen Le Grand Continent.com voit dans « cette métaphore de la jungle et du jardin »  le signe d’une « radicalisation de l’imaginaire géographique », inspirée du néo-conservatisme américain dont le théoricien Robert Kagan appelait au retour du rôle de « jardinier » des États-Unis.

C’est de là que dérive l’idée que « le droit ne devrait s’appliquer que pour « les jardiniers », mais qu’il faudrait adopter les lois de la jungle dès lors qu’on opère à l’extérieur », écrit le site qui ajoute que cette doctrine qui a structuré une partie de la politique moyen-orientale de Georges Bush, « a prouvé son inefficacité et son irréalisme ».

  • Les derniers articles

close