Économie

Le gaz algérien livré via Medgaz destiné « exclusivement » à l’Espagne

Depuis le 1er novembre, le gazoduc GME, qui relie le champ gazier de Hassi R’mel à l’Espagne via le Maroc, est hors service.

L’Algérie a annoncé dimanche 31 octobre sa décision de ne pas renouveler le contrat de ce pipeline qui a été inauguré il y a 25 ans, dans un contexte de fortes tensions entre Alger et Rabat. Ce gazoduc alimentait principalement l’Espagne en gaz algérien.  

Pour le Maroc, c’est un coup dur. Ce gazoduc permettait au royaume de prendre entre 800 millions et un milliard de m3 de gaz pour ses centrales électriques et de bénéficier de 50 à 200 millions de dollars par an de droits de passage, en fonction des quantités de gaz transportées par le GME.

| Lire aussi : « Le GME sera un immense didjeridoo sur le territoire marocain »

Tout en hors service le gazoduc GME, l’Algérie s’est engagée à approvisionner en gaz l’Espagne uniquement via le Medgaz, le gazoduc qui relie directement les deux pays. En Espagne, des inquiétudes ont été exprimées notamment par des experts, sur la capacité de l’Algérie à honorer ses engagements contractuels.

Des responsables espagnols sont venus en Algérie et ils ont été rassurés, Alger s’est même engagée à mobiliser ses méthaniers pour faire face à une éventuelle demande supplémentaire de l’Espagne. Avant la mise en service du GME, l’Algérie alimentait en gaz l’Espagne par bateaux.

« Exclusivement au marché espagnol »

Le Maroc a tenté d’affaiblir la position algérienne, tantôt en accusant son voisin de fermer le robinet du gaz à l’approche de l’hiver, tantôt en affirmant que l’Espagne sera touchée par la fermeture du GME. Il a même demandé à Madrid de joueur les médiateurs avec Alger pour sauver ce gazoduc, en vain. Alger est resté droite dans ses bottes.

Ce mercredi 10 novembre, le géant énergétique espagnol Nautrgy qui gère avec Sonatrach le gazoduc Medgaz, a balayé les dernières inquiétudes qui subsistaient encore sur la capacité de l’Algérie à tenir ses engagements.

Il a affirmé avoir « pris toutes les mesures pour assurer l’approvisionnement en gaz » de l’Espagne. Naturgy a indiqué que les travaux qui ont été lancés pour augmenter la capacité du Medgaz seront terminés, comme prévu, « à la fin de l’année », en précisant que les quantités de gaz algérien livré via ce pipeline sont destinées « exclusivement » au marché espagnol.

Une réponse claire au Maroc qui ambitionne de transformer la partie du gazoduc GME de l’Espagne du gaz algérien livré à la péninsule ibérique. Selon la presse espagnole, Alger s’est opposé à une telle transaction.

Fin octobre, l’ambassadeur algérien Amar Belani a dit que le gazoduc GME sera un immense didjeridoo de 540 km sur le territoire marocain à partir du lundi 1er novembre. 

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