
Proclamé à Alger il y a 37 ans, l’Etat de Palestine est aujourd’hui reconnu par presque toute la planète. Il s’agit évidemment d’une victoire pour le peuple palestinien qui a payé, et paye toujours, le prix fort pour recouvrer sa liberté et sa souveraineté sur sa terre.
C’est aussi une victoire pour l’Algérie qui a abrité la proclamation de cet Etat et qui a été le premier pays à le reconnaitre. L’Algérie est aussi restée constante dans son soutien au peuple palestinien en lutte.
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L’Etat de Palestine proclamé le 15 novembre 1988 à Alger
La proclamation de la naissance de l’Etat de Palestine, ou “Déclaration de l’indépendance de la Palestine”, est aussi appelée la “Déclaration d’Alger”. Elle a été faite le 15 novembre 1988 au Palais des nations de Club des pins, dans la capitale algérienne. C’était à l’occasion de la 19e session extraordinaire du Conseil national palestinien.
Le texte a été écrit par le poète palestinien Mahmoud Darwish et lu par l’icône de la cause palestinienne Yasser Arafat, alors président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
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“Le Conseil national palestinien, au nom d’Allah et au nom du peuple arabe palestinien, proclame l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre palestinienne, avec pour capitale El Qods”, a proclamé Arafat.
L’Etat de Palestine devait être proclamé trois ans plus tôt à Tunis. Mais Israël avait anticipé et envoyé son aviation bombarder le siège de la Force 17 de l’OLP à Tunis, faisant près de 70 morts entre Palestiniens et Tunisiens. Pour la deuxième tentative, qui sera la bonne, l’OLP a opté pour Alger, Mecque des révolutionnaires et soutien de toutes les causes justes.
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Évidemment, l’Algérie fut le premier pays au monde à reconnaître l’Etat de Palestine avec lequel elle établira des relations diplomatiques complètes un mois après la proclamation, le 18 décembre 1988.
Une vague mondiale de reconnaissances ne tardera pas à suivre. En trois mois seulement, le jeune État de Palestine est reconnu par 90 pays du monde arabe et musulman, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.
L’Algérie, premier État à reconnaître l’Etat de Palestine
Aujourd’hui, l’État de Palestine est reconnu même par les plus proches alliés d’Israël en Occident, comme le Royaume-Uni, la France, le Canada ou l’Australie. Le 12 septembre dernier, la Déclaration de New York pour la solution à deux Etats a été votée par 142 membres de l’ONU. Seuls 10 pays dont les Etats-Unis, grand soutien d’Israël, ont voté contre.
La proclamation de l’État de Palestine à Alger n’est qu’une étape dans le soutien de l’Algérie au peuple palestinien, résumé par cette déclaration passée à la postérité du président Houari Boumediene : “Nous sommes avec la Palestine, qu’elle soit l’oppresseur ou l’opprimé.”
La première ambassade de Palestine à l’étranger a été ouverte à Alger dans les années 1970. En 1974, c’est Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères qui deviendra plus tard président de la République, qui a œuvré, en tant que président de l’Assemblée générale des Nations-Unies, pour l’admission de la Palestine en tant que membre observateur et permis à Yasser Arafat de s’exprimer pour la première fois devant l’Assemblée générale.
Une position de soutien constante
Au fil des décennies, le soutien de l’Algérie à la Palestine est resté constant. L’Algérie est demeurée l’un des rares pays du monde arabe et musulman à n’entretenir aucun lien de quelque nature que ce soit avec Israël.
Le président Abdelmadjid Tebboune a réitéré à plusieurs reprises l’engagement de l’Algérie à travailler sans relâche jusqu’à ce que la communauté internationale reconnaisse l’Etat de Palestine.
“Tout ce qui se dit ici et là est une perte de temps. La solution, c’est l’État palestinien et rien d’autre”, a répété le président de la République le 4 septembre.
Coïncidant avec la guerre contre Gaza qui dure depuis près de deux ans avec un bilan effarant de plus de 65.000 Palestiniens tués par l’armée israélienne, l’Algérie a fait de sa présence au Conseil de sécurité en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité depuis janvier 2024, une tribune pour la Palestine.
Le représentant algérien Amar Bendjama a multiplié les propositions de résolution pour un cessez-le-feu à Gaza, les discours forts pour dénoncer le génocide et les répliques cinglantes à chaque fois qu’un délégué d’Israël prend la parole.
Un travail colossal est fait simultanément par la diplomatie algérienne pour la mise en œuvre de la solution à deux Etats, l’admission de la Palestine à l’ONU et pour engranger un maximum de reconnaissances pour l’Etat de Palestine.