Politique

Le MAK reçu au Sénat français : la colère du Parlement algérien

Le sénateur français d’extrême-droite Stéphane Ravier a reçu mercredi 28 mai une délégation du MAK, classée organisation terroriste en Algérie. Le Conseil de la nation, la chambre haute du parlement algérien, y voit une “nouvelle dérive” et une “provocation renouvelée, délibérée et vile” de l’extrême-droite française, qu’il désigne comme source des problèmes de la relation algéro-française et qu’il tient pour responsable de toute complication qui pourrait survenir dans cette relation.

Dans un communiqué diffusé ce mardi 3 juin, le bureau de cette institution législative présidée par Azouz Nasri a exprimé sa “profonde désapprobation” de l’initiative de “certaines parties” du Sénat français, notant qu’elles ont multiplié les « dérapages » et les « scandales » en accueillant de temps à autre, “des éléments d’une entité désignée comme terroriste”, sans se soucier des dommages que cela causerait aux relations actuelles et futures entre les deux pays.

Le Sénat algérien poursuit en accusant “les défenseurs et sympathisants de l’extrême-droite dans la France officielle et leurs semblables, qui se prétendent chefs de file de la liberté”, de ne faire “aucune distinction entre le bien et le mal” et de chercher délibérément à “s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Algérie, dans le but de jouer sur la fibre sensible de l’unité nationale algérienne”. 

 

Le Sénat algérien fustige l’extrême-droite au sein du Sénat français 

 

L’Algérie indépendante n’a jamais succombé aux tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures sous quelque prétexte que ce soit, rappelle le bureau du conseil de la nation, ajoutant que “l’Algérie populaire et officielle, sous la conduite du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, approfondit sa pratique démocratique en promouvant la démocratie participative et en édifiant un Etat de droit et de justice”. 

L’Algérie, dont la détermination, la volonté et l’immunité sont “inébranlables” et dont les “maillons forment une chaîne unique et unie”, n’acceptera aucune ingérence “malveillante ou indulgente, même si elle se dissimule sous le couvert des droits de l’homme, de la justice et des libertés” et n’acceptera “aucun dérapage qui aggraverait considérablement les dégâts dans la relation bilatérale”, met en garde le communiqué.

Le conseil de la nation conclut en tenant les mêmes parties pour responsables de toute détérioration ou complication qui surviendrait dans les relations algéro-françaises.

A noter que les relations entre les sénats algérien et français sont suspendues depuis le 26 février dernier à l’initiative de la partie algérienne suite à la visite effectuée dans les territoires sahraouis occupés par une délégation du sénat français conduite par son président Gérard Larcher. 

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