
Au Maroc, un nouveau scandale de viol collectif, dont la victime n’est autre qu’un adolescent de 13 ans, relance le débat sur les agressions sexuelles dans le Royaume. Le drame a choqué l’opinion publique, et a même fait parler de lui dans la presse internationale.
L’affaire remonte au début du mois d’août en cours, lors des célébrations du Moussem, une fête régionale annuelle, dans la ville de Moulay Abdellah Amghar, située sur la côte atlantique du pays.
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La fête attire de nombreux touristes étrangers et des habitants de la région, mais aussi des démunis qui tentent de gagner un peu d’argent en proposant des produits ou des services divers aux participants.
Plus d’une dizaine d’hommes l’auraient drogué et violé dans une tente
C’est le cas de Bashir, un enfant de 13 ans orphelin de son père, venu à cette célébration en compagnie de sa maman, souffrant de handicap. Il devait se débrouiller seul afin de gagner un peu d’argent, rapporte le journal français Midi Libre ce jeudi 28 août, citant des médias marocains.
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Le jeune garçon prévoyait de rendre quelques petits services aux visiteurs, les aidant notamment à garer leurs voitures ou encore en leur vendant des sacs. L’objectif était de gagner quelques sous pour aider sa famille.
Vu qu’il s’agissait d’un grand évènement, le pauvre garçon ne se doutait pas que cette fête allait se transformer en cauchemar pour lui. Une fois sur place, plus d’une dizaine d’hommes l’auraient drogué et violé dans une tente.
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Malgré l’enfer qu’il venait de subir, Bashir a tenté de rentrer chez lui, dans sa ville Youssoufia, au Sud du Maroc. Mais sur le chemin du retour, des personnes inquiètes par son état de santé l’ont emmené à l’hôpital. Il a ensuite été transféré à Marrakech.
L’affaire de Bashir suscite l’émoi au Maroc et relance plusieurs débats tabous
Des examens médicaux réalisés sur l’enfant à Marrakech ont confirmé le viol. Et même s’il était sous l’effet de la drogue, à son insu, l’adolescent a pu décrire certains de ses agresseurs, permettant ainsi aux autorités d’interpeller cinq suspects, dont des mineurs.
Le drame qu’a subi Bashir devient vite une affaire d’opinion publique. Sur les réseaux sociaux marocains, un hashtag #AllForBashir a été lancé par des internautes, en soutien à l’adolescent, mais aussi pour dénoncer les agressions sexuelles dont sont victimes les mineurs.
Au-delà de la gravité de l’affaire et des séquelles qu’elle risque de laisser sur cet enfant, elle a également relancé les débats autour des abus sexuels sur les enfants au Maroc.
Le média marocain Tel Quel indique que ce drame a aussi ranimé le débat autour de la qualification de « viol » dans le Code pénal marocain. Un terme qui ne s’applique que dans les cas où la victime est une femme ou une fille, et non un homme ou un garçon, pour lesquels on appliquera l’expression « attentat à la pudeur ».