Économie

Le pétrole Brent replonge sous les 60 dollars, avec des perspectives moroses

Moins de trois semaines après les attaques menées le 14 septembre sur les sites pétroliers saoudien, le choc pétrolier annoncé n’a pas eu lieu. On assiste même un mouvement baissier qui s’accentue. Le cours du baril de Brent s’échange ce jeudi matin à un peu plus de 57 dollars. En cinq séances, il a perdu 8,5%, laissant entrevoir des perspectives sombres pour le marché de l’or noir.

Pour la seule journée d’hier mercredi, le Brent a perdu 2% (chute de 1,2 dollar). Une baisse qui s’explique par la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) faisant état d’une hausse des stocks de brut de 3,1 millions de barils sur la semaine achevée le 27 septembre.

Une telle hausse des stocks de brut a été analysée par les investisseurs comme étant « le signal que la demande en brut continue de diminuer dans un contexte morose pour les perspectives de l’économie mondiale », a indiqué un spécialiste du domaine cité Zonebourse. La veille mardi, le marché pétrolier avait déjà été ébranlé par l’annonce d’un nouveau recul de l’activité du secteur manufacturier aux États-Unis, à son plus bas niveau en dix ans.

Le 14 septembre dernier, les attaques de drones sur les installations pétrolières du géant saoudien Aramco, qui assure la production de 5,7 millions de barils journaliers, avait déclenché un vent de panique chez les acteurs du marché pétrolier international, qui prévoyait une montée en flèche des cours du pétrole dans un contexte de fortes tensions entre l’Arabie saoudite et les Etats-Unis d’un côté, et l’Iran de l’autre.

Dès la réouverture des marchés le 16 septembre, les cours flambent avec une hausse près de 15 %, mais finissent par retomber le lendemain. Deux semaines plus tard, les cours du pétrole sont non seulement revenus à leurs niveaux à la veille des attaques contre Aramco, mais ont même continué leur chute.

Les perspectives moroses des cours pétroliers risquent par ailleurs de continuer, avec une marge de manœuvre extrêmement réduite pour ceux qui voudraient essayer de remonter les prix du pétrole à l’image de l’Opep et ses alliés, la Russie en tête.

Des experts estiment en effet que même une décision par l’Opep+ de réduire encore plus sa production aurait des effets limités, soulignant que « le principal élément guidant les cours du brut est la demande ». « Si l’économie des Etats-Unis commence, après celle de la Chine et de l’Europe, à ralentir fortement, cela va mettre les prix des barils sous une forte pression », explique un expert cité par l’agence AFP.

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