Les cours du pétrole ont rebondi mercredi, reprenant leur élan après avoir chuté lors des séances précédentes sous l’effet de commentaires russes et saoudiens tandis que l’écart de prix se creuse entre les prix londonien et new-yorkais.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé à 77,50 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 2,11 dollars par rapport à la clôture de mardi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance a pris 1,48 dollar à 68,21 dollars.
L’écart entre les deux cours a culminé mercredi à 9,29 dollars, au plus haut depuis la fin-2014.
Le pétrole coté à New York progressait un peu moins vite que le celui à Londres « en raison de la hausse de la production américaine, de goulots d’étranglement dans l’acheminement, et du résultat des surcapacités concernant le pétrole de schiste dans le Midwest », ont expliqué les analystes de Commerzbank.
De plus, « le Brent est souvent vu comme un indice davantage sensible aux soubresauts internationaux tandis que le WTI est plus régional », a indiqué Matt Smith de ClipperData.
Le brut coté à New York réagit par exemple plus nettement aux données hebdomadaires sur les réserves américaines qui paraîtront cette semaine jeudi au lieu de mercredi en raison d’un jour férié lundi aux Etats-Unis.
Les analystes tablent sur une baisse de 875.000 barils des stocks de brut et de ceux d’essence, et sur une baisse des stocks d’autres produits distillés (fioul de chauffage et diesel) de 1,35 million de barils, selon un consensus compilé par l’agence Bloomberg.
Dans l’ensemble toutefois, les cours se reprenaient après avoir lourdement chuté depuis la fin de semaine dernière suite à l’annonce de l’Arabie saoudite et la Russie d’assouplir prochainement leurs quotas de production.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires ont en effet décidé fin 2016 de limiter leurs extractions dans l’objectif de soutenir les prix. L’accord est en vigueur en principe jusqu’à la fin de l’année.
Les différentes parties se retrouveront fin juin à Vienne mais l’Arabie saoudite, le Koweït et les Emirats arabes unis devraient se réunir en fin de semaine pour discuter en amont de l’avenir de l’accord, selon l’agence Bloomberg.
« Le marché a visiblement pris quelques jours pour digérer l’effet possible d’un retour en force sur le marché des poids lourds de l’accord Opep-non Opep », ont commenté les analystes de JBC Energy.
Par ailleurs, les cours ont bénéficié d’un net recul du dollar face à un panier de six devises étrangères selon Gene McGillian de Tradition Energy, en rendant les achats d’or noir libellés en dollar plus attractifs pour les investisseurs munis d’autres monnaies.
De plus, le vent d’optimisme retrouvé sur les marchés financiers mondiaux a participé au retour des acheteurs sur le marché pétrolier, a ajouté M. McGillian.